Les résultats de l’élection présidentielle américaine ne seront pas seulement scrutés par les électeurs sur place, mais aussi par les parlementaires chinois, qui suivront l'événement de façon attentive. La nuit du 5 au 6 novembre s'annonce cruciale non seulement pour les États-Unis, mais également pour la dynamique économique de la Chine.

En effet, à cette période, le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire se réunira pour décider, d’ici au 8 novembre, du montant d’un plan de stimulation de l’économie chinoise. Si Donald Trump remportait les élections, sa promesse d’imposer de lourdes taxes sur les importations chinoises pourrait avoir des répercussions dévastatrices, tant sur l'économie locale que sur le commerce international.

Une étude réalisée par la banque UBS avait averti en juillet que l’application d’une taxe de 60 % sur tous les produits chinois importerait un choc à la croissance de la Chine, réduisant celle-ci d'environ 2,5 points dès l’année de l’implémentation. Cela pourrait conduire à une stagnation économique avec des effets visibles sur le niveau de vie des citoyens chinois.

La consommation intérieure en berne

Le président chinois, Xi Jinping, fait face à des défis majeurs dans un contexte où la consommation intérieure montre des signes de stagnation. Bien qu'hésitant longtemps à soutenir les secteurs en difficulté comme l'immobilier, il a récemment opté pour des mesures de relance. Cependant, le focus de Xi sur la haute technologie et l’innovation ne semble pas suffire à motiver l'économie face à un chômage des jeunes qui ne cesse d’augmenter et des collectivités locales au bord de la faillite.

Pour aggraver la situation, la bulle immobilière a laissé de nombreux Chinois dans une situation précaire, et malgré des efforts d’investissements dans les technologies vertes et les exportations, la confiance des consommateurs reste faible. Le plan d’un éventuel investissement de 2 000 milliards de yuans (environ 259 milliards d’euros) a pour but d’aider les collectivités locales surendettées et de soutenir le système bancaire, mais n’est pas une panacée.

À l’image de la crise financière mondiale de 2008, la possibilité d’initiatives de grande envergure pourrait être envisagée, mais Xi, conscient des erreurs du passé, est réticent à recourir aux grands travaux. Reste à savoir comment un éventuel mandat Trump influencera ces décisions. Si les tensions commerciales venaient à s’intensifier, nous pourrions observer une réévaluation drastique de la politique économique chinoise, avec des impacts qui pourraient s'étendre bien au-delà de ses frontières.