Les autorités judiciaires américaines ont récemment annoncé l'inculpation d'un agent iranien, Farhad Shakeri, suite à des accusations selon lesquelles il aurait été commandité par Téhéran pour organiser des projets d’assassinat aux États-Unis, visant notamment l’ancien président Donald Trump ainsi qu’une journaliste dissidente irano-américaine. Âgé de 51 ans, Shakeri vit actuellement en Iran après avoir purgé une peine de 14 ans de prison aux États-Unis pour vol à main armée. Selon les documents judiciaires, il aurait recruté des criminels pour exécuter ces ordres émanant des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique.

Le ministre de la Justice, Merrick Garland, a affirmé que peu d'acteurs internationaux représentent une menace aussi sérieuse pour la sécurité nationale des États-Unis que l’Iran, soulignant que Shakeri avait été chargé de diriger un réseau de complices pour mener à bien des assassinats sur le sol américain. Lors d'échanges téléphoniques récents, Farhad Shakeri aurait exprimé son intention d'obtenir une réduction de peine pour un co-détenu en fournissant des informations compromettantes.

Les conversations enregistrées auraient eu lieu entre le 30 septembre et le 5 octobre dernier. Lors de celles-ci, Shakeri a révélé qu’un haut responsable des Gardiens de la révolution lui avait ordonné de se concentrer sur l'exécution d'un plan visant à surveiller et éventuellement assassiner Donald Trump avant une échéance cruciale. Ce responsable aurait insinué que le projet ne prendrait effet qu’une fois Trump hors de la présidence, après la date limite du 5 novembre.

Un projet d’assassinat avorté

Cette initiative s’inscrit dans un contexte de tension accrue depuis la mort du général Qassem Soleimani, tué en janvier 2020 par une frappe aérienne ordonnée par Donald Trump. Les autorités américaines rappellent que l'Iran a depuis lors cherché des moyens de se venger. Dans le cadre de cette affaire, deux autres hommes, Carlisle Rivera, 49 ans, et Jonathon Loadholt, 36 ans, ont été appréhendés à New York pour avoir également été impliqués dans un projet visant à assassiner une journaliste d'origine iranienne, identifiée comme une cible par des agents du régime iranien. Cette journaliste, Masih Alinejad, est connue pour son ardent militantisme contre le régime de Téhéran et a déjà été la cible de menaces ayant pour but d’enrayer sa voix critique.