POLITIQUE - Un silence qui en dit long. La période où Marine Le Pen célébrait la victoire de Donald Trump aux États-Unis semble désormais un lointain souvenir. Le 9 novembre 2016, elle avait déclaré avec une satisfaction palpable : « L'élection de Donald Trump est une bonne nouvelle pour la France. » Mais aujourd'hui, huit ans plus tard, le Rassemblement national adopte une attitude bien plus prudente.

Depuis le premier mandat de Trump, le paysage politique a énormément évolué. Le Rassemblement national, alors en quête de légitimation, commence à se distancier de l'ex-président américain, dont l'influence semble avoir perdu son élan en France. En effet, le RN souhaite se repositionner comme un parti capable de gouverner, et le modèle trumpiste ne semble plus être en phase avec cette ambition.

Un malaise palpable au sein du RN

Interrogés par les journalistes récemment, les membres du RN affichent un malaise évident. La députée Laure Lavalette, sur France 2, a tenté d'éluder la question en affirmant : « Je soutiens celui qui défendra le mieux les intérêts des Français », sans prendre position sur un candidat précis.

De son côté, Jean-Philippe Tanguy, sur le plateau du Grand Jury, a exprimé son scepticisme quant aux personnalités politiques, déclarant : « Je ne crois pas forcément à celles qui tombent du ciel. » Jordan Bardella, le président du RN, a choisi de prendre une distance prudente en disant : « Je ne suis pas citoyen américain, donc je respecterai le vote des électeurs américains », tout en avouant apprécier le « patriotisme » de Trump.

Ce changement d'attitude s'explique sûrement par l'extrémisme croissant et la radicalité de Trump, qui contrastent avec le désir de respectabilité du RN. Les événements marquants, tels que l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021, ainsi que les craintes concernant les droits des femmes en cas d'une éventuelle nouvelle candidature de Trump, ont gravement altéré son image en France, même parmi ses anciens alliés.

D'autre part, la montée d'autres figures politiques en France, comme Éric Zemmour, qui tentent de capitaliser sur des idées similaires sans les extrêmes, complique encore plus la situation pour le RN. Alors que Marine Le Pen et son parti espèrent un avenir politique lumineux, la figure de Trump laisse place à une stratégie de redéfinition nécessaire pour éviter d'être perçu comme un boulet dans l'échiquier politique européen.