Nouveau revers pour l'EPR : le raccordement toujours en attente
2024-12-21
Auteur: Sophie
Ce samedi matin, le raccordement tant attendu de l'EPR de Flamanville au réseau électrique national n'a toujours pas été effectué, selon les dernières informations fournies par EDF. Prévu initialement pour vendredi matin, cette opération a dû être repoussée à plusieurs reprises, la société évoquant des prolongations dans le cadre de travaux de maintenance qui devraient se terminer avant samedi 10 heures.
Il est important de rappeler que ce raccordement représente le premier d'un nouveau réacteur nucléaire en France depuis 1999. Ce projet est particulièrement symbolique, car il est marqué par un retard considérable de douze ans par rapport à son calendrier initial. Les difficultés techniques rencontrées tout au long du chantier ont considérablement alourdi les délais et le coût, qui atteint désormais un montant astronomique de 13,2 milliards d'euros, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards. Selon la Cour des comptes, ce coût pourrait même grimper jusqu'à 19 milliards si l'on prend en compte les « surcoûts de financement ».
Malheureusement, ce développement arrive alors que la consommation d'électricité en France est en recul de 6 % par rapport à la période pré-Covid-19. L'EPR, avec sa capacité de plus de 1 600 MW, est censé être le réacteur le plus puissant du parc nucléaire français, mais des questions demeurent sur la pertinence de ce projet dans le contexte énergétique actuel.
À noter qu'il s'agit de la première ouverture d'un réacteur en France depuis 1999, année de mise en service de l'EPR 2 à Civaux, dans la Vienne. Cette longue pause dans la construction de nouveaux réacteurs a contribué à une perte de savoir-faire dans le secteur, selon de nombreux experts. Ceux-ci soutiennent que cette situation a joué un rôle crucial dans les complications rencontrées sur le chantier de Flamanville.
Dans un contexte où Emmanuel Macron a décidé de relancer le programme nucléaire en France, avec une commande de six nouveaux réacteurs EPR2 et huit d'autres en option, des incertitudes persistent quant à la gestion budgétaire de ces projets. EDF, entièrement détenue par l'État, est confrontée à une lourde dette, ce qui complique la situation financière de ces nouveaux investissements.
Alors que l'avenir du nucléaire civil en France est en jeu, le pays est à un tournant crucial de sa politique énergétique. Les répercussions de la situation de l'EPR de Flamanville pourraient avoir des conséquences bien au-delà de ce seul projet.