« On les a tamponnés retamponnés, ils ont fait un accident, balle à bout portant dans la tête » : Les échanges cryptés révèlent les coulisses du trafic de drogue à Besançon
2024-12-16
Auteur: Pierre
Marseille n'est pas la seule ville touchée par les violences liées au narcotrafic. À 500 kilomètres de ce bastion de la DZ Mafia, la cour d'assises du Doubs s'apprête à s'immerger dans les profondeurs du grand banditisme. Grâce à l'accès aux archives de la messagerie Sky ECC, que les organisations criminelles considéraient comme inviolable, la justice dévoile des échanges troublants entre trafiquants.
Du 16 au 20 décembre, Besançon sera le théâtre d'un procès retentissant, avec trois accusés jugés pour l'assassinat de Houcine Hakkar. Ce garagiste sans histoires a tragiquement croisé le chemin de deux gangs rivaux, devenant une victime collatérale de leur guerre acharnée. Il a été exécuté le 8 mars 2020, un crime qui a marqué un tournant dans les violences armées qui sévissent dans le quartier de Planoise, où la lutte pour le contrôle du trafic de drogue fait rage.
L'accusation se fonde sur un ensemble de preuves accablantes qui révèlent la brutalité de ces règlements de comptes. Les échanges récupérés sur Sky ECC donnent un aperçu glaçant de la mentalité des trafiquants. Par exemple, le 14 janvier 2020, un trafiquant déclarait : « On tue deux-trois personnes, les gens vont voir qu’on parle pas chinois. Tout Besac va être à nous ! » À la fin janvier, il promettait des descentes musclées avec des armes de guerre : « On va leur faire une vraie descente au MP5. On tue, ça va les calmer. » Deux jours avant l'assassinat, un autre messager faisait état d'une tentative d'exécution : « Je viens de me faire allumer. On m’a tiré dix fois dessus, j’ai été obligé de plonger. Il faut leur faire une dinguerie, ils visaient les têtes, ces fils de pute.
Ce procès met en lumière non seulement la cruauté des actes des trafiquants, mais aussi la montée de la violence dans des zones urbaines auparavant relativement calmes. D'autres enquêtes suggèrent que la lutte pour le contrôle de la drogue pourrait s'intensifier à l'avenir, rendant ces quartiers de plus en plus dangereux. La question demeure : jusqu'où ira cette spirale de violence et quelle sera la réponse des autorités ? Les citoyens de Besançon vivent dans l'angoisse de ces rivalités, espérant une véritable action des forces de l'ordre pour rétablir la paix dans leur ville.