L'Heure de Vérité : l'Hérault face aux Éoliennes 'Tueuses' d'Oiseaux !
2024-12-17
Auteur: Julie
Dans un contexte où la lutte contre le réchauffement climatique est cruciale, la question de la coexistence entre le développement des énergies renouvelables et la protection de la biodiversité se pose avec acuité. Un procès s'est tenu ce lundi au tribunal judiciaire de Montpellier, mettant en lumière un sujet brûlant: les éoliennes terrestres, présentées comme la clé de la transition énergétique, sont-elles en train de détruire la faune locale ?
Cinq parcs éoliens, installés sur le causse d'Aumelas et la montagne de la Mourre dans l'Hérault, sont au cœur de cette controverse. Des géants d'acier, visibles depuis Montbazin, Poussan et Villeveyrac, se retrouvent accusés d'être des "tueurs" d'oiseaux, en particulier de l'emblématique faucon crécerellette, dont la population est alarmante, avec seulement 700 individus restant en vie. EDF Renouvelable et ses neuf sociétés ont été poursuivies pour "destruction d'espèces protégées". Ces éoliennes, installées entre 2011 et 2012, se dressent sur un site classé Natura 2000, sans l'autorisation environnementale désormais exigée par l'État.
La raison principale de cette action en justice est l'impact dévastateur des pales des éoliennes sur les espèces locales. Plusieurs centaines d'oiseaux, y compris des chauves-souris et des busards cendrés, seraient tués chaque année. Me Alice Terrasse, avocate de France-Nature Environnement (FNE), souligne : "La mortalité s'accélère, et ce parc éolien est attentatoire à la biodiversité."
Un expert du CNRS a révélé que 5 % de la population héraultaise de crécerellettes est tuée chaque année, équivalant à un demi-million d'oiseaux qui disparaissent de ce paradis naturel. "Nous sommes à un seuil critique où la survie de l'espèce est en jeu", avertit-il.
Dans une réponse à ces accusations, la défense a souligné avoir mis en place des systèmes de détection et d'effarouchement pour prévenir les pertes aviaires. Cependant, le tribunal s'interroge : "Pourquoi ne pas demander la dérogation prévue par le Code de l'environnement pour protéger ces espèces, sous certaines conditions ?" L'avocat des sociétés a laissé entendre que, sans cette dérogation, l'exploitation des éoliennes pourrait être déclarée illégale, suggérant leur démantellement.
Le procureur a évoqué un rapport récent alarmant, rapportant 331 cadavres d’oiseaux pour 41 espèces, dont 35 protégées, durant la période 2023-2024. Dans ce contexte, il a requis une amende de 750 000 €, dont 500 000 € avec sursis, ainsi qu'un an d’arrêt d'activité pour les éoliennes incriminées. De plus, le PDG d'EDF Renouvelable pourrait faire face à six mois de prison avec sursis.
Ce procès pourrait représenter un tournant décisif dans la lutte pour la conservation de la biodiversité en France. Si les éoliennes doivent être démantelées, de nombreuses autres installations à travers le pays pourraient faire face au même sort. La protection des espèces menacées mérite-t-elle de passer après la lutte contre le changement climatique ? La décision du tribunal, prévue pour le 17 mars 2025, sera scrutée de près par les défenseurs de l'environnement, mais aussi par les acteurs de l'énergie verte.