Divertissement

"Tout a déraillé": la saga tumultueuse de "Si j'étais un homme", la comédie audacieuse sur une femme qui se réveille avec un pénis

2024-12-25

Auteur: Pierre

Introduction

Dans les coulisses des comédies françaises (3/5) - Cet hiver, BFMTV vous révèle les secrets de films comiques hors-normes, cultes ou insolites. Aujourd’hui, focus sur le film "Si j'étais un homme".

Les mésaventures du tournage

"Alors que certains films sont le fruit d'un alignement parfait des planètes, certains autres sont marqués par des désalignements chaotiques." Audrey Dana fait référence à son film, qui a été confronté à une série de mésaventures : des retards de tournage, un casting remanié à la dernière minute, ainsi que des tensions avec des techniciens. À sa sortie, la comédie où une femme se réveille avec un pénis a été accusée de transphobie, et son parcours a été bref dans les salles obscures.

Les influences et les choix artistiques

"Je n'ai pas réussi à réaliser exactement ce que je souhaitais", confie la réalisatrice, également coscénariste et actrice principale. "Je me suis laissée influencer. Après un succès, comme cela a été le cas avec 'Sous les jupes des filles', la pression des producteurs pour qu'un film soit conforme aux attentes du marché est immense. On m'a imposé beaucoup de choix."

L'idée de "Si j'étais un homme" découle de son projet précédent et d’un rêve qu'elle a eu à l’âge de 20 ans, où elle se réveillait avec un sexe masculin. Ce rêve l’a profondément marquée et elle a décidé d’en faire le noyau de sa nouvelle comédie.

Le processus d'écriture et de consultation

Pour élaborer son scénario, elle collabore avec Murielle Magellan et Maud Ameline. Elle interroge un grand nombre d'hommes sur leurs relations avec la sexualité, omettant, cependant, de consulter des personnes trans. Un choix qui s'avérera controversé par la suite.

Modifications du scénario

Dans la version initiale de son scénario, une scène avait été écrite où un personnage lançait un sort à l'héroïne, mais celle-ci a finalement été supprimée, jugeant qu'elle apportait une profondeur spirituelle qui aurait pu enrichir l'histoire.

Les défis du tournage

Malgré une première version qui était plus poétique, le film a glissé vers un registre plus comique, ce qui a provoqué une divergence avec ses intentions initiales. Les producteurs voulaient un contenu plus exagéré, alors qu’Audrey pensait qu’une approche plus subtile aurait été plus pertinente.

Le tournage a été particulièrement chaotique, avec la perte de l'acteur principal juste avant de commencer, ce qui a entraîné des retards et des complications techniques. La réalisatrice se retrouve également face à un chef opérateur misogyne qui refuse ses demandes, créant une atmosphère de tension qui entrave la créativité et le confort sur le plateau.

La lutte pour la reconnaissance

Audrey se rend compte que cette expérience révèle les désavantages d'être une femme réalisatrice dans un environnement traditionnellement dominé par les hommes. Fait remarquable, elle était consciente que le film parle de la masculinité tout en luttant pour être entendue sur le plateau.

Une transformation significative

Malgré ces obstacles, elle éprouve une certaine satisfaction avec la seconde moitié de son film, où son personnage commence à embrasser sa propre masculinité. Elle explique que porter une prothèse de pénis est essentiel pour illustrer l’impact de cette transformation sur son personnage, accentuant la lutte intérieure qu’elle représente.

Réception critique et réflexions finales

En fin de compte, le film est diffusé dans une ambiance mitigée, et sa sortie est largement critiquée, notamment en raison des accusations de transphobie. Audrey, qui possède une compréhension personnelle des questions de genre grâce à sa propre vie, tente d’expliquer ses intentions sans cacher son regret pour certains choix marketing. "Je comprends que si l'on ne sait pas qui a réalisé le film, on puisse y voir des choses blessantes," précise-t-elle.

Finalement, après une période difficile après la sortie de son film, Audrey Dana a exprimé un soulagement face à l'échec commercial. Cela l'a poussée à se questionner sur son processus créatif et sur la nécessité d’écouter sa propre voix. Elle demeure engagée à créer des œuvres qui résonnent avec sa vérité, au-delà des attentes commerciales.