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Un microprocesseur hybride avec 800 000 cellules cérébrales humaines reçoit un financement militaire de 407 000 $

2024-12-23

Auteur: Jean

Un microprocesseur hybride avec 800 000 cellules cérébrales humaines reçoit un financement militaire de 407 000 $

Les avancées technologiques continuent de redéfinir ce qui semble réalisable, et une récente innovation de l’université Monash en Australie fait sensation : un microprocesseur hybride, dénommé « DishBrain », qui intègre des cellules cérébrales humaines. Ce dispositif fusionne la biologie et l'électronique, ouvrant la voie à une forme révolutionnaire d'intelligence artificielle.

Le DishBrain, fruit d’une collaboration entre des chercheurs de Monash et la startup Cortical Labs, contient environ 800 000 cellules cérébrales humaines et de souris. Cultivées en laboratoire, ces cellules interagissent avec un réseau d'électrodes, leur permettant ainsi non seulement de percevoir leur environnement mais aussi de réagir à celui-ci. Cette technologie repousse les limites de l’informatique biologique à de nouveaux horizons fascinants.

En utilisant une matrice de micro-électrodes, DishBrain est capable de décoder l'activité cérébrale et d’émettre des signaux électro-magnétiques pour la stimuler. Un exploit marquant a été l'apprentissage du jeu Pong par le DishBrain en seulement cinq minutes, démontrant ainsi une aptitude d'apprentissage rapide et efficace, similaire à celle des humains.

Cette prouesse repose sur l'implémentation d'un mécanisme de récompense. Les cellules cérébrales cherchent à réduire l’imprévisibilité de leur environnement, et lorsque la « raquette » qu'elles contrôlent touche la balle, elles reçoivent un stimulus positif. Cela les encourage à améliorer leur performance, illustrant ainsi le fort potentiel d'apprentissage de cette technologie.

Les nouvelles de ce projet ont attiré l'attention des institutions militaires, qui ont reconnu son potentiel stratégique. Récemment, le projet a reçu un financement de 407 000 dollars de la part du National Intelligence and Security Discovery Research Grants program d’Australie. Ce soutien met en lumière l'importance cruciale de cette innovation pour l'avenir des capacités militaires et de la sécurité nationale.

Les chercheurs, dirigés par le professeur associé Adeel Razi, estiment que ces microprocesseurs pourraient bientôt surpasser la technologie basée sur le silicium, fusionnant le calcul biologique avec l'intelligence artificielle. Cela promet des solutions innovantes dans divers domaines allant de la planification militaire à la découverte de médicaments.

En intégrant le DishBrain dans des systèmes avancés tels que les véhicules autonomes et drones, l'Australie pourrait bénéficier d'une forme d'intelligence machine qui apprend et s'adapte continuellement, conférant un avantage concurrentiel significatif sur la scène mondiale.

Les implications du DishBrain vont au-delà de la défense. Dans le domaine de la robotique et de l'automatisation, il pourrait permettre la création de machines capables d'apprendre de manière autonome de nouvelles compétences, sans perdre celles déjà acquises. Cela s'avérerait crucial dans un contexte où les machines doivent s'ajuster rapidement aux nouvelles situations.

Le DishBrain ouvre également la voie à une nouvelle ère d'interaction entre humains et machines. De meilleures interfaces cerveau-machine pourraient émerger, favorisant une communication plus intuitive et efficace, et améliorant ainsi la sécurité des opérations automatisées.

L'avenue menée par DishBrain pourrait révolutionner notre façon d’interagir avec l’intelligence artificielle, créant une machine capable d’apprendre tout au long de sa vie, tout comme les humains. Les défis techniques et éthiques liés à cette avancée sont nombreux, mais les opportunités qu'elle présente sont tout aussi immenses.

Alors que le projet DishBrain continue d'évoluer, cela soulève une question essentielle : comment cette technologie transformera-t-elle notre relation avec les machines intelligentes dans les années à venir ? Les chercheurs et les décideurs doivent travailler main dans la main pour naviguer dans les implications éthiques et réglementaires, tout en maximisant les bénéfices de cette technologie qui pourrait redéfinir notre avenir.