«Une barbouzerie typiquement française» : en Algérie, les médias saluent les services de renseignement pour avoir déjoué un prétendu complot de la DGSE
2024-12-13
Auteur: Emma
La presse algérienne clame victoire après que ses services de renseignement aient prétendument déjoué un complot orchestré par la DGSE. Dans un documentaire diffusé le 7 décembre par les chaînes publiques EPTV et AL24, l'histoire d'Aïssaoui Mohamed Amine, un ancien djihadiste de 35 ans, est mise en avant. Né en Algérie et ayant passé une partie de son enfance en Espagne, cet homme a vécu en France avant de rejoindre l'État islamique en Syrie, où il a combattu sous le pseudonyme d'Abou Rayan.
Capturé en Turquie et emprisonné, il a été rapatrié en Algérie où il a purgé une peine jusqu'en 2019. Trois ans plus tard, Aïssaoui affirme avoir été contacté par l'association Artémis, qui œuvre pour la prévention de la radicalisation. Selon lui, il aurait été approché par un cadre de la DGSE, responsable de l'ambassade de France à Alger.
Ce dernier aurait engagé Aïssaoui à collecter des informations sur des islamistes et des passeurs de migrants, suivant un plan qui aurait même envisagé son envoi au Niger pour intégrer un groupe armé. Toutefois, avec la situation instable au Niger après le coup d'État de juillet 2023, ce projet a été abandonné.
Rappelant les tensions diplomatiques actuelles entre l'Algérie et la France, les médias proches du gouvernement, dont L’Expression et la Nouvelle République, se sont réjouis de ce dénouement, qualifiant cela de « victoire éclatante des services de sécurité algériens ». Des accusations de complots internationaux visant à déstabiliser l'Algérie, impliquant le Mossad et d'autres agences de renseignement, continuent de circuler, alors que le climat géopolitique dans la région reste tendu.
En parallèle, des experts soulignent que ce document pourrait s'inscrire dans une stratégie plus large de gouvernement algérien, visant à renforcer le nationalisme et à promouvoir une vision de pays uni face à des menaces extérieures. La réaction des autorités algériennes, à savoir dépeindre la France comme un ennemi potentiel, reflète une inquiétude persistante quant aux influences étrangères sur le sol algérien, accentuée par les récentes crises géopolitiques.