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"Ils ne veulent que notre argent" : Découvrez les véritables visages des passeurs derrière les tragédies du canal de la Manche !

2024-09-23

Dans les rues de Calais, une conversation furtive entre le réceptionniste d'un hôtel trois étoiles et un client est révélatrice d'une réalité troublante. Alors que les exilés vivent dans des conditions précaires, les passeurs, souvent élégamment vêtus et dotés des derniers gadgets, continuent d'organiser des traversées risquées. "Les passeurs ne se soucient que de remplir leurs poches", confie le réceptionniste d'un hôtel, observant ces personnages inquiétants qui sillonnent la région.

Les tarifs pour traverser la Manche varient largement selon les origines des migrants. Les Kurdes peuvent débourser jusqu'à 2 000 euros, tandis que ceux de Syrie paient entre 3 000 et 4 000 euros. Mais pour certaines communautés, comme les Sudanais, les coûts sont plus abordables. Nikolaï Posner, d'Utopia 56, souligne que les passeurs ajustent leurs prix pour s'assurer que tout le monde peut tenter sa chance. Cependant, plus le prix est élevé, plus le soutien durant la traversée est assuré. Par exemple, les Vietnamiens peuvent dépenser entre 10 000 et 20 000 euros pour une assistance complète.

Le trafic de migrants est devenu une industrie mondiale incroyablement lucrative, générant un chiffre d'affaires annuel estimé entre 4,7 et 6 milliards d'euros selon Europol.

"Ils ne se préoccupent pas de notre survie, seulement de la prochaine somme d'argent", déplore Lucky*, un Syrien de 28 ans. Il évoque avec colère ses cinq tentatives pour traverser la Manche, où les passeurs entassent souvent jusqu'à 70 personnes dans des embarcations conçues pour 30. Un danger permanent qui s’est récemment soldé par plusieurs naufrages tragiques.

Olivier Barbarin, le maire du Portel, a lui aussi dénoncé la violence avec laquelle ces passeurs traitent des vies humaines. "Pour quelques milliers d'euros, ils sont prêts à sacrifier la vie de ces pauvres migrants", a-t-il martelé, s’inscrivant dans la lignée des réactions des autorités face aux tragédies en mer.

Les profils des passeurs sont variés : kurdes, irakiens, afghans, et pour certains, syriens. Le terme “passeur” est souvent associé à un phénomène plus vaste de trafic d'êtres humains, une activité qui implique des réseaux organisés et très structurés, souvent éloignés des véritables dangers en mer.

Kamel Abbas, avocat à Lille, a défendu plusieurs de ces prétendus trafiquants. Bon nombre d'entre eux sont de simples intermédiaires, souvent piégés dans le système à leur tour, tentant de récolter l'argent nécessaire pour leur propre traversée. Les peines pour ces acteurs du trafic vont de deux à huit ans de prison, selon leur niveau d'implication.

La violence dans ces réseaux est omniprésente. Les passeurs se livrent à des actes d'intimidation, et des confrontations sanglantes entre différents groupes sont monnaie courante. Des tentatives de meurtre ont été rapportées à cause de rivalités entre organisations concurrentes.

Les campements à Calais ne sont que des zones de non-droit, où la présence de violence et d’armes à feu règne en maître. Les autorités semblent dépassées et ne parviennent qu'à déloger les migrants sans s’attaquer réellement au fond du problème.

D’après Europol, un des réseaux les plus importants a été démantelé récemment, révélant la fréquence des départs organisés, parfois jusqu’à huit par nuit, soulignant l'ampleur de cette crise migratoire. Cependant, les véritables chefs de ces organisations restent souvent en dehors du cadre judiciaire, échappant à la justice des pays européens.

Les associations estiment qu'une solution viendra seulement par la création de voies migratoires sûres et régulières. Une initiative indispensable pour mettre fin à l'horreur de ces réseaux assassins qui exploitent la détresse de milliers de personnes.

*Le prénom a été modifié.