La médaille d’or aux Jeux Olympiques est encore fraîche pour Pauline Ferrand-Prévot, qui vient de réaliser un exploit mémorable en remportant le titre de VTT à Elancourt (Yvelines) le 28 juillet. Plutôt que de savourer sa victoire en vacances, elle a décidé de relever un nouveau défi palpitant qui va secouer le monde du cyclisme cet automne. En plein élan de sa réussite, elle a contacté Paul Brousse, le sélectionneur de la Fédération française de cyclisme, pour exprimer son envie de revenir à la compétition sur route. Sa candidature pour participer aux championnats du monde, prévus deux mois plus tard, a été aussitôt acceptée.

Le samedi 28 septembre, à 12 h 45, elle a pris le départ d'une course de 154 kilomètres autour de Zurich, sur un terrain très vallonné. Paul Brousse a partagé son enthousiasme : « C’est un petit pari, à la fois pour elle et pour nous ! » La championne olympique a aussi révélé son ambition de conquérir le Tour de France Femmes dès la saison 2025, ce qui l’amènera à quitter son équipe anglaise actuelle, Ineos Grenadiers, pour rejoindre l’équipe néerlandaise Visma-Lease a Bike.

L'entraîneur national de l'équipe féminine sur route a pris le temps de réfléchir à cette opportunité. Comment ignorer une athlète comme Pauline, 32 ans, qui a été couronnée championne du monde quinze fois dans quatre disciplines, y compris le cyclo-cross et le gravel ? Elle a toutes les cartes en main, y compris une vaste expérience internationale.

Cependant, un retour aussi rapide comporte des risques. En quittant le confort de la Côte d'Azur pour le climat parfois incertain de Zurich, elle avait beaucoup à perdre. Cela fait déjà depuis 2021 qu'elle n'a pas participé à des épreuves nationales sur route, et son dernier événement international remonte à 2018. Ce défi est bien plus qu'un simple retour, c'est une épreuve de courage et de détermination.

Alors que le départ approchait, dans un hôtel en campagne suisse, Pauline a discuté avec Audrey Cordon-Ragot, une ancienne membre de l’équipe de France, qui souhaite prendre sa retraite après une carrière exceptionnelle de onze titres de championne de France. Elle lui a prodigué ses conseils : « Fonce, ne perds pas de temps ! Ne compte pas sur le respect de tes adversaires, surtout pas de la jeune génération ! » Ces mots illustrent parfaitement la concurrence féroce qui règne dans le cyclisme féminin aujourd'hui. Les jeunes coureuses, pleines d'ambition, ne lui feront pas de cadeaux. Pauline est prête à affronter ce défi avec la détermination qui l’a toujours caractérisée.