La situation dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine s'intensifie, notamment avec des frappes récentes sur Kharkiv, une des plus grandes villes d'Ukraine, et dans les régions de Kherson et Donetsk, où les tensions demeurent à leur paroxysme.

Depuis le début de ce conflit tragique, la guerre de drones a pris une ampleur considérable, signifiant un changement significatif dans la manière dont la guerre est menée.

D'après une analyse effectuée par un think tank britannique, les forces ukrainiennes perdent environ 10 000 drones par mois, ce qui équivaut à plus de 300 drones chaque jour. Pour donner un ordre d'idée, l'armée française a environ 3 000 drones à sa disposition. Les deux camps, ukrainien et russes, utilisent principalement de petits drones d'origine civile, qui sont peu coûteux et facilement disponibles, pour surveiller le champ de bataille et guider les opérations militaires.

La prolifération des drones-kamikazes a toutefois changé le jeu. Ces drones, dotés d'une charge explosive et lancés sans cible précise, représentent un danger majeur. Parmi les modèles utilisés, on trouve le Lancet-3, fabriqué en Russie, et le drone iranien Shahed-136. De son côté, l'Ukraine exploite des dispositifs marins sans pilote, comme des kayaks télécommandés chargés d'explosifs.

Face à la pénurie causée par les sanctions occidentales, la Russie a cherché à compenser en établissant de nouvelles chaînes d'approvisionnement et même en construisant des usines pour produire des drones de manière autonome. Malgré ces efforts, les derniers rapports des services de renseignement indiquent que la flotte de missiles de la Russie pourrait être en déclin, bien que cela reste difficile à évaluer avec précision.

Andri Ioussov, porte-parole des services de renseignement ukrainiens, souligne que l'armée russe avait avant le conflit un stock de 2 300 missiles balistiques ou de croisière, avec encore environ 900 en début d'année. Malgré cela, la Russie a continué d'acquérir des missiles en provenance d'Iran et de Corée du Nord pour maintenir sa capacité de frappe.

En ce qui concerne l'Europe, le soutien à l'Ukraine est également en évolution. L'Ukraine a récemment reçu ses premiers chasseurs F-16, tant attendus, d'Amérique, ce qui pourrait changer la donne. Cependant, la situation est compliquée par des tensions avec certains pays européens, notamment la Pologne, concernant le transit des céréales ukrainiennes. Ces tensions ont vu les agriculteurs polonais bloquer le passage des camions ukrainiens, exacerbant les tensions bilatérales.

Le président ukrainien a exprimé sa préoccupation quant à l’érosion de la solidarité entre les nations, affirmant que ces disputes ne peuvent que profiter à Moscou. Une analyse plus approfondie de la situation met en lumière les défis croissants que rencontre l'Ukraine, non seulement sur le front militaire, mais aussi sur le plan économique et diplomatique.