L'aéronautique, l'alcool, la pharmacie... Les exportations françaises vers les États-Unis, dépassant 47 milliards d'euros, sont aujourd'hui mises en péril par la guerre commerciale initiée par Donald Trump. Les répercussions ne se font pas attendre : les importations américaines, avoisinant les 52,5 milliards d'euros, pourraient également être altérées en raison des mesures de représailles envisagées par l'Union européenne.

Un échange mutuellement bénéfique

La France et les États-Unis, reconnus pour leur expertise dans les secteurs de l'aéronautique et de la pharmacie, ont établi un échange de biens significatif. En 2024, la France expédiait plus de 9 milliards d'euros en 'aéronefs et engins spatiaux' vers les États-Unis, tandis que ces derniers en ont vendu presque 11 milliards à la France. Dans le secteur pharmaceutique, les préparations représentent 3,6 milliards d'euros d'exportations françaises envers les États-Unis et 4,16 milliards d'euros d'importations américaines.

Les énergies fossiles en jeu

Alors que la France dépend des importations, elle a acquis près de 7 milliards d'euros de pétrole brut des États-Unis, en tant que premier producteur mondial, un montant qui a vu une augmentation de 1,25 milliard entre 2023 et 2024. Les produits de raffinage du pétrole, quant à eux, pèsent plus de 3,2 milliards d'euros. Le gaz naturel, que ce soit sous forme liquide ou gazeux, est également une ressource essentielle, avec plus de 3,5 milliards d'euros importés des États-Unis. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a récemment salué les prix compétitifs du gaz américain, attirant ainsi l’attention sur l'importance de ces échanges.

La tradition viticole française à risque

La France, avec ses célèbres vins de Bordeaux, de Bourgogne et de Champagne, a vu ses exportations de 'vins de raisin' atteindre 2,4 milliards d'euros en 2024. À cela, il faut ajouter plus de 1,5 milliard d'euros de boissons alcoolisées distillées. Toutefois, l'industrie viticole craint les menaces de taxes de 200% sur le champagne et les vins français que Donald Trump a évoquées. Cela pourrait entraîner un véritable bouleversement pour ce secteur reconnu à l'international.

Luxe et parfumerie : un secteur moins vulnérable

Les marques de luxe françaises continuent à prospérer, avec LVMH réalisant 25% de son chiffre d'affaires aux États-Unis. Les parfums et produits pour la toilette, représentant 2,9 milliards d'euros, ainsi que les articles de maroquinerie, avec 1,7 milliard d'euros, témoignent de la force de ce secteur. Les clients, souvent moins sensibles au prix, pourraient atténuer les pertes éventuelles dues à une augmentation des droits de douane, comme l'a noté Axel Dumas, gérant d'Hermès.

Une position relativement solide

Bien que les exportations françaises vers les États-Unis aient atteint presque 50 milliards d'euros en 2024, elles représentent une part moins significative du PIB par rapport à d'autres pays européens. Pour comparaison, les exportations allemandes équivalent à 3,8% de leur PIB, tandis que la France n’atteint que 1,6%. Cela a conduit les économistes à conclure que l'impact de la guerre commerciale sur la France, si toutes les menaces se concrétisaient, serait 'quantitativement plus faible' que dans d'autres pays du vieux continent.