Jeudi, Wall Street a pris un tournant défavorable, clôturant en baisse sous le poids des grandes capitalisations technologiques, alors que les investisseurs se préparent pour le retour de Donald Trump à la Maison Blanche prévu lundi.

Le Dow Jones a enregistré une perte de 0,16%, tandis que l'indice Nasdaq a chuté de 0,89% et le S&P 500 a reculé de 0,21%. Cette tendance s'inscrit dans une période où les investisseurs persistent à être attentifs aux mouvements politiques à venir, en particulier ceux concernant les politiques économiques et commerciales de Trump.

Les géants de la technologie, surnommés les "Sept Magnifiques", n'ont pas échappé à cette chute. Alphabet a reculé de 1,30%, Amazon de 1,20%, Nvidia de 1,92%, Tesla de 3,36%, Microsoft de 0,41% et Meta de 0,94%. Apple, en particulier, a annoncé une baisse dramatique de 4,04%, révélant qu'elle a cédé sa première place sur le marché chinois des smartphones, désormais dominé par ses concurrents Huawei et Vivo, avec respectivement 16% et 17% de parts de marché.

Les données de Canalys montrent qu'Apple ne représente plus que 15% du marché chinois, un signal alarmant pour la firme basée à Cupertino, qui subit une pression accrue dans un secteur de plus en plus concurrentiel.

Parallèlement à ces développements, Wall Street semble pratiquer la prudence en quête d’indices concernant la mise en œuvre des politiques inflationnistes qui pourraient être adoptées par Trump, y compris des augmentations significatives des droits de douane, qui avaient été envisagées à hauteur de 10 à 20% pour tous les produits importés, et jusqu'à 100% pour ceux venant de Chine.

Christopher Low de FHN Financial souligne : "Une grande incertitude demeure quant à l'agressivité des mesures tarifaires, ainsi qu'à leur mise en œuvre." Cette appréhension est renforcée par les chiffres des ventes au détail pour décembre, qui, bien qu'en léger hausse de 0,4%, sont en dessous des prévisions des analystes (0,5%).

Le marché de l'emploi, quant à lui, présente également des signes d'inquiétude avec 217.000 nouveaux demandeurs d'emplois, dépassant les attentes de 210.000. Les taux obligataires ont connu une légère détente, le rendement des obligations d'État à dix ans se chiffrant à 4,61%, contre 4,65% la veille.

Malgré les résultats mixtes, certaines banques ont terminé la séance en ordre dispersé. Bank of America a reculé de 0,98%, bien que ses résultats du quatrième trimestre soient supérieurs aux attentes grâce à des taux de commissions robustes. En revanche, Morgan Stanley a vu son action grimper de 4,03% après avoir publié des résultats nettement au-dessus des prévisions, notamment en raison d'une hausse de son activité sur les marchés boursiers.

UnitedHealth, un titre majeur du Dow Jones, a subi une chute sévère de 6,04%, impacté par des coûts médicaux jugés trop élevés et un chiffre d'affaires en deçà des attentes. Andrew Witty, son PDG, a affirmé que le système de santé américain devait s’améliorer en termes de clarté et de coût. Cet impact sur la confiance des investisseurs a été accentué par l'assassinat de Brian Thompson, patron de sa division assurance santé, survenu au début décembre à New York.

Les investisseurs continueront d'observer attentivement ces développements dans les jours à venir, alors que l'incertitude politique pourrait davantage secouer le marché.