La récente décision de Waldemar Kita, président du FC Nantes, de garder la totalité de la recette billetterie après le match contre Drancy a suscité un tollé. Comment percevez-vous ce geste ?

Il s'agit d'un droit légal, mais nous devons reconnaitre que ce n’est pas élégant. On aurait pu espérer qu'un président de Ligue 1 se comporte avec plus de respect. De plus, ses déclarations à l'égard du club de Drancy relèvent de la diffamation. Quand on voit l'état dans lequel certains vestiaires ont été laissés, c'est choquant. Dans notre société de plus en plus individualiste, cette attitude ne rend pas service au football, surtout au niveau amateur.

Le district de Seine-Saint-Denis se mobilise suite à cette décision, mais quelle en est la vraie problématique ?

Ce geste est un véritable coup dur pour la magie de la Coupe de France. Dans mon club d'Aubervilliers, nous avons toujours choisi de laisser notre part de la recette à des clubs de divisions inférieures. Drancy avait d’ailleurs adopté la même démarche lors de son précédent match. Cette tradition de partage est essentielle, surtout lorsque certains clubs, qui luttent quotidiennement, sont touchés par des problèmes financiers. La Coupe de France ne concerne pas seulement les clubs, mais aussi les familles et les supporters, elle incarne l'esprit populaire du sport. Des événements comme ceux à Bobigny contre Angers ou à Drancy, où l'accueil a été impeccable, en témoignent.

Le combat soulevé par cette décision ne serait-il pas uniquement financier ?

Bien sûr que non. Il ne s'agit pas de mendier 13 000 euros. Ce que nous pointons du doigt, c'est l'ingratitude de Kita. Quand il s'agit de recruter des joueurs dans le 93 pour son équipe, il ne se plaint pas. La reconnaissance et la bienveillance sont cruciales, et ces valeurs semblent lui avoir échappé. Par son comportement, il porte préjudice à l'image de son club et des éducateurs. La magie de cette Coupe réside dans le rassemblement de tous les niveaux. Son attitude divise et éloigne des mondes qui devraient se rapprocher.

Existe-t-il une solution pour éviter que des ruptures comme celle-ci ne se reproduisent ?

Oui, une idée serait de faire évoluer les décisions au niveau fédéral. La Fédération fournit des fonds après chaque tour, mais souvent, ce n'est pas suffisant pour couvrir les frais d'organisation d'un match. Pensez à un club amateur qui doit louer un terrain et assurer la sécurité ; le rêve s'estompe très rapidement après qu'un grand club ait été tiré. Il est crucial que la FFF aide les clubs amateurs à gérer ces défis dès le 7e tour, lorsque les clubs de Ligue 2 entrent en lice. Cela pourrait aider à réduire les inégalités entre le monde professionnel et amateur et permettre aux petites équipes de continuer à rêver grand.