"Le voyant est vert : on peut ouvrir". Nous entrons dans l'insectarium, dirigé par Anna-Bella Failloux, dont les mots résonnent d'importance : "Dans chaque chambre, il y a une espèce de moustique."

L'Institut Pasteur élève des moustiques pour étudier les maladies qui menacent non seulement les Antilles, mais aussi la métropole française. Les conditions climatiques actuelles favorisent la propagation de maladies telles que la dengue, le chikungunya et le Zika. Ce phénomène alarmant attire l'attention des chercheurs qui cherchent à comprendre comment contrer ces épidémies.

Dans un investissement considérable de 90 millions d'euros, l'Institut Pasteur prévoit la construction d'un nouveau centre de recherche dédié aux infections liées au climat et à l'environnement. Prévu pour 2028, ce centre sera un bastion d'innovations scientifiques dans le cœur historique de Paris.

Anna-Bella Failloux précise : "Actuellement, chaque cage contient entre 2 000 et 5 000 moustiques, et avec le nouveau bâtiment, nous pourrions multiplier cela par six." Ce nouvel espace permettra une recherche à grande échelle, essentielle pour simuler les variations thermiques et autres conditions environnementales que les moustiques rencontrent quotidiennement.

"Nous avons besoin de ces nouvelles conditions pour imiter la nature et mieux comprendre les mécanismes des maladies", explique Failloux.

Des cas de dengue en Métropole : une situation préoccupante !

La directrice de l'Institut Pasteur, Yasmine Belkaid, alerte : "Nous observons une émergence rapide de pathogènes au cours des dernières décennies, et les épidémies connaissent également une accélération alarmante." Le dérèglement climatique et la déforestation, qualifiés de "chaos écologique", sont en grande partie responsables de ce phénomène.

Les moustiques, et même les tiques, évoluent et changent d'environnement plus rapidement que jamais. Yasmine Belkaid note que cette année, de nouveaux cas de dengue ont été rapportés en Métropole, un fait qui ne doit pas être pris à la légère.

Les équipes de l’Institut Pasteur œuvrent sans relâche pour répondre à cette crise de santé publique, mais il est primordial que la population prenne conscience des risques croissants liés aux moustiques, ainsi qu’à l’impact du changement climatique sur notre santé.

Restez vigilants, car l’avenir de notre santé pourrait bien dépendre de la recherche menée sur ces insectes !