Urgence pour les Agriculteurs : La FNSEA Mobilise Dès Lundi Contre l’Accord UE-Mercosur
2024-11-13
Auteur: Philippe
Le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) ainsi que le président des Jeunes Agriculteurs ont lancé un appel vibrant à la mobilisation nationale qui débutera ce lundi. Leur objectif : alerter les pouvoirs publics et exiger un soutien face aux menaces que représentent l'accord de libre-échange entre l'Union Européenne et le Mercosur.
« Nous serons présents dans tous les départements à partir de lundi, pour que la voix des agriculteurs français soit entendue au moment du G20 au Brésil », a déclaré Arnaud Rousseau, soulignant les inquiétudes croissantes au sein des filières agricoles françaises. Cette mobilisation vise à rappeler que cet accord pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour l'agriculture locale.
« Vos auditeurs n'ont peut-être pas conscience que cet accord commercial pourrait menacer nos standards de qualité et les moyens de subsistance des agriculteurs », a-t-il insisté. Il a précisé que les actions ne consisteront pas à bloquer les autoroutes ni à nuire au quotidien des Français, mais à interpeller les responsables politiques.
Bien que les syndicats ne prévoient pas de blocages massifs comme l'hiver dernier, des manifestations sont prévues sur les ronds-points et boulevards pour dénoncer cette incohérence dans les choix européens. Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs, a ajouté que cette mobilisation est une réponse à la colère grandissante des agriculteurs. « Nous ne voulons pas prendre les citoyens en otage », a-t-il souligné, reprenant les sentiments de son confrère Rousseau.
Par ailleurs, la Coordination rurale a promis une « révolte agricole » à partir du 19 novembre, avec des actions spécifiques qui seront rendues publiques lors d'une conférence de presse. De leur côté, la Confédération paysanne se joint également à cette mobilisation.
Moins d'un an après un mouvement national d'une ampleur historique, la FNSEA appelle non seulement les agriculteurs français mais aussi européens à se rassembler contre cet accord. « L'Europe ne devrait pas devenir une passoire permettant l'importation de produits qui ne respectent pas nos normes », a insisté M. Rousseau.
La Commission Européenne semble déterminée à finaliser cet accord de libre-échange d'ici la fin de l'année, malgré l'opposition persistante de la France. Ce traité, négocié pendant vingt-cinq ans et dont un premier accord a été conclu en 2019 sans jamais être ratifié, inclut un quota d'importations de viande bovine d'environ 90 000 à 100 000 tonnes par an en provenance des pays du Mercosur.
Les agriculteurs redoutent que cet accord ne nuise gravement à leur secteur en raison de la concurrence déloyale qu'il pourrait engendrer. Les discussions autour de ce traité continuent d'alimenter les débats sur la souveraineté alimentaire et la sécurité des produits en Europe, un sujet qui est plus que jamais d'actualité.