Procès de Cyril Hanouna pour injures envers Louis Boyard reporté au 17 décembre
2024-11-12
Auteur: Louis
Le tribunal judiciaire de Paris devait accueillir le procès de Cyril Hanouna, accusé d'injures publiques envers Louis Boyard, député de La France insoumise (LFI), le 12 novembre. Cette affaire fait suite à un échange houleux diffusé en direct le 10 novembre 2022, lors de l'émission Touche pas à mon poste (TPMP) sur C8. Hanouna avait insulté Boyard à plusieurs reprises, lecture de ses propos les plus injurieux allant jusqu’à 12 000 euros d'amende. Le procès a été renvoyé au 17 décembre, à la demande de l'avocate de Boyard, actuellement en Guyane pour une autre affaire.
Lors de son intervention sur TPMP, Boyard était venu parler du navire Ocean Viking, qui avait secouru 230 migrants, bloqué en mer pendant plusieurs semaines avant d'accoster à Toulon. Dans ce cadre, il a évoqué les controverses judiciaires entourant Vincent Bolloré, le propriétaire de la chaîne. Boyard a dénoncé le milliardaire comme l'un des plus riches de France, accusé d'appauvrir l'Afrique et de participer à la déforestation.
Cette prise de parole a entraîné une réaction explosive de Hanouna, qui s'est déchaîné face à Boyard, l'insultant et l'accusant de perturber l'émission. Ce moment, partagé sur les réseaux sociaux, a suscité une onde de choc dans la classe politique. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a condamné l'insulte faite à Boyard, tandis que la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a qualifié la dispute de "dégradante".
D'autres réactions sont venues alimenter le débat sur la liberté d'expression à la télévision et le comportement des animateurs. Louis Boyard a également plaidé pour l'ouverture d'une commission d'enquête concernant la vaste emprise de Bolloré dans les médias français. Pour sa défense, Hanouna a suggéré qu'une plainte pour diffamation serait déposée contre Boyard.
Au-delà de cette querelle médiatique, la chaîne C8 a également subi des conséquences financières, recevant une amende record de 3,5 millions d'euros en février 2023 en raison de l'incident, confirmée par le Conseil d'État, soulignant un manque de contrôle de l’édition télévisuelle.
La polémique autour de cette affaire a éclipsé d'autres problèmes notables : les accusations de corruption visant Vincent Bolloré en Afrique. En effet, en 2023, il a été condamné à verser des indemnités à des villageois camerounais affectés par des plantations d'hévéas destinées à la production d'huile de palme. De plus, le parquet national financier a requis un procès contre lui pour corruption d'argent public étranger.
Cette saga judiciaire met en lumière le lien complexe entre les médias, la politique et les affaires en France, et continue de faire couler beaucoup d'encre.