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Urgence en Ukraine cet hiver : l'ONU en difficulté pour aider les Ukrainiens face aux drones

2024-09-26

La guerre en Ukraine ne montre aucun signe d'essoufflement, notamment avec l'escalade de l'utilisation des drones par les deux camps sur le terrain. D'après un rapport d'un think tank britannique publié en mai 2023, l'Ukraine perdait environ 10 000 drones chaque mois, soit plus de 300 drones par jour. À titre de comparaison, l'armée française ne possède que quelque 3 000 drones dans ses propres forces.

Les forces ukrainiennes et russes ont largement recours à des UAV de petite taille et d'origine civile, plus accessibles économiquement. Ces drones sont utilisés pour observer les mouvements de troupes et pour coordonner des frappes d'artillerie. Certains de ces drones sont également modifiés pour transporter des charges explosives, ciblant les tranchées et les véhicules blindés de l'ennemi.

Des drones-kamikazes, comme les modèles Lancet-3 et Shahed-136, sont également déployés pour des frappes sans désignation d'objectif préalable, ce qui accroît la capacité de surprise. En réponse à cette menace, l’Ukraine a développé des drones maritimes contrôlés à distance, des sortes de petits kayaks chargés d'explosifs pouvant atteindre jusqu'à 450 kg de TNT.

Pour assurer une durabilité de leurs opérations, les Ukrainiens se sont organisés pour acquérir des drones, mais aussi pour innover dans la production locale. En août, le ministre de la Transformation Numérique a annoncé le lancement d'un nouveau drone, le Peroun, inspiré du modèle Lancet russe et portant le nom d'un dieu slave.

Du côté russe, la situation est plus difficile à cause des sanctions qui limitent leur accès à des composants électroniques. Toutefois, selon les services de renseignement américains, la Russie est en train de construire une nouvelle usine à Alabouga pour la fabrication de drones-kamikazes de conception iranienne.

Un autre aspect crucial de ce conflit est l'état des stocks de missiles russes, qui demeurent flous. Selon Andri Ioussov du renseignement ukrainien, l’armée russe possédait environ 2 300 missiles avant le début du conflit, dont 900 encore opérationnels en début d'année, accompagnés de milliers de systèmes anti-aériens S-300 et S-400.

Sur le front international, l’Ukraine a récemment reçu ses premiers chasseurs F-16, tant attendus. Cela a été salué par les militaires ukrainiens comme une avancée significative pour protéger leurs forces. Cependant, la perte tragique d'un piloté lors d'une attaque massive russe souligne les dangers persistants sur le terrain et les risques associés à ces nouvelles capacités aériennes.

D'une manière plus générale, malgré l'engagement international de soutenir l'Ukraine, les chiffres montrent une baisse notable de l'aide occidentale ces derniers mois, avec un mouvement de désengagement aux États-Unis et en Europe. En janvier 2024, l'Institut Kiel a noté une réduction des promesses d'aide par rapport à l'année précédente.

La dynamique de soutien qui a caractérisé les premiers mois de la guerre s'épuise, alors que les tensions internes se multiplient, notamment entre l'Ukraine et la Pologne concernant le transit des céréales. L'embargo par plusieurs pays d'Europe de l'Est sur les importations de produits agricoles ukrainiens témoigne de la complexité de la situation. Les agriculteurs polonais, par exemple, protestent contre l'afflux de produits ukrainiens à bas prix, menaçant leurs revenus.

En somme, l'hiver s'annonce particulièrement difficile pour l'Ukraine, à un moment où l'ONU peine à mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires croissants des déplacés et des civils touchés par ce conflit dévastateur.