Affaires

Chez Atos, la fin de la restructuration financière ouvre de nouveaux défis

2024-09-26

Les actionnaires d'Atos sont sous le choc, la valeur de l'action ayant chuté de 90 % depuis le début de l'année. Ils se réuniront ce vendredi 27 septembre à 14 heures pour voter sur un plan de restructuration de la dette qui pourrait les faire chuter à seulement 0,05 % du capital, à moins qu'ils n'acceptent d'investir 233 millions d'euros supplémentaires, leur permettant de conserver 25,75 % des parts.

Il est possible pour les actionnaires de s'opposer au plan, mais les réformes du droit des faillites en 2021 leur donnent peu d'espoir face à l'application forcée de la procédure. Ils semblent donc avoir perdu au profit des créanciers, principalement des banques et des fonds d'investissement, qui devraient devenir les nouveaux propriétaires d'Atos, le deuxième groupe français de services informatiques après Capgemini. Les créanciers doivent également se prononcer sur le plan avant le 26 septembre.

Le verdict de leur vote est attendu pour vendredi. L'approbation du plan semble probable, car il a été conçu par les créanciers, contrairement à un autre projet proposé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky avant l'été.

Les derniers résultats d'Atos se dégradaient, avec des mois de turbulences marquées par une série de propositions de scission, de discussions de vente avortées avec Airbus et d'autres changements de direction, ayant finalement conduit à une explosion de la dette du groupe. Ce dernier a dû se mettre sous protection judiciaire le 26 mars.

La fin de cette restructuration offre un certain soulagement, mais pose également de nouveaux défis. Sur le plan financier, environ 2,8 milliards d'euros de la dette d'Atos, qui s'élevait à 4,9 milliards, seront annulés ou convertis en actions pour le bénéfice des créanciers. Toutefois, les 2 milliards restants ont été renégociés à des taux d'intérêt accrus, variant entre 5 % et 9 %.

Les créanciers, devenus actionnaires, ont également promis de fournir 1,5 milliard d'euros de nouveaux financements, augmentant ainsi la dette d'Atos, avec des coûts associés très élevés, entre 10 % et 13 % du montant prêté. Atos, qui a déjà subi de lourdes pertes à cause de cette crise prolongée, parviendra-t-il à rembourser cette dette colossale? Une vente en cours de négociation avec l'État, concernant ses activités les plus sensibles dans les domaines militaire et de la cybersécurité, pourrait lui permettre de récupérer au moins 700 millions d'euros, un montant crucial pour son rétablissement.