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"Une voix brisée, mais un courage indomptable" : le témoignage poignant d'Alexandra, victime des abus de son oncle Joël Le Scouarnec

2025-03-10

Auteur: Marie

"Mon attirance pour les jeunes enfants s'est déclenchée avec ma nièce... c'est une histoire sombre qui a débuté dans les années 80, une période où l'innocence de l'enfance a été brutalement arrachée par les actes ignobles de Joël Le Scouarnec". Ces mots résonnent comme un cri de désespoir au procès de l'ancien chirurgien, accusé d'agressions sexuelles et de viols sur mineurs.

Aujourd'hui âgée de 47 ans, Alexandra, la nièce de l'accusé, se présente devant la cour criminelle du Morbihan, témoignant de son calvaire. "Ce n'est pas facile de se retrouver première sur cette liste", confie-t-elle, émue. Son récit débute lorsque, à l'âge de 5 ans, elle est confrontée aux premières épreuves de son enfance. Loin d'être un simple souvenir, ces événements tragiques sont gravés dans sa mémoire.

"Le premier acte dont je me souviens, c'était en 1982-1983, il m'a demandé de lever ma robe pour montrer mon maillot de bain", se souvient-elle, émotion visible derrière ses grandes lunettes. Les abus se sont intensifiés au fil des ans, l'amenant à décrire des actes d'une violence inimaginable.

Alexandra narre comment, au fil du temps, les agressions se sont multipliées à chaque visite familiale, à chaque leçon de piano, à chaque communion. "Je pensais pouvoir me protéger en portant ma plus longue chemise de nuit, mais cela n'a jamais suffi", murmure-t-elle, alors que son oncle écoutait attentivement, impassible. Les nuits étaient les plus terrifiantes, marquées par le silence assourdissant de la peur.

Des conséquences dévastatrices sur sa vie ont suivi. Alexandra évoque ses problèmes de santé, développant de graves infections urinaires en raison du stress et de l'anxiété induits par ces agressions. "Je hurlais lors des examens médicaux, je ne savais plus comment gérer ce qui m’arrivait. C'était comme si j'étais piégée dans une toile d'araignée", raconte-t-elle, ses yeux brillants de larmes.

Ce n'est qu'à l'adolescence qu'elle a pris ses distances avec son oncle, mais les séquelles sont restées. Ce n’est qu’en 2002-2003 qu'elle a pu exprimer ses souffrances à sa mère. Malheureusement, la chaîne de silence au sein de sa famille, héritée de peur et de honte, a dominé, rendant toute dénonciation presque impossible.

Après des années de lutte intérieure, Alexandra a tenté de contacter les services de régulation des violences faites aux enfants. Elle a donné des informations sur son oncle, entre autres éléments dénonçant les abus. Cependant, la réponse qu’elle a reçue a été un coup de poignard : les faits étaient apparemment prescrits.

Aujourd'hui, alors que son agresseur se trouve dans le box des accusés, Alexandra souhaite que son récit soit une lumière pour d'autres victimes, un appel à la bravoure pour dénoncer et briser le cycle du silence. "Je veux que d'autres sachent qu'ils ne sont pas seuls, qu'il est possible de se relever, même si le chemin est long", déclare-t-elle avec détermination.

Dans cette affaire qui secoue l'opinion publique et interpelle sur la nécessité de briser les tabous concernant les abus sexuels, Alexandra démontre une force incroyable. L’avenir des victimes de telles atrocités dépend de notre capacité à écouter, à croire et à intervenir pour leur protection. Il est impératif d'éveiller les consciences sur ces réalités cachées, car chaque témoignage compte dans la lutte contre l'impunité. Cette histoire tragique est un rappel poignant que même dans les coins les plus sombres, l'espoir et le courage peuvent émerger.