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Nucléaire : EDF répond aux inquiétudes sur le béton de l'EPR2 à Penly

2025-03-15

Auteur: Julie

Le projet de l'EPR2 à Penly, en Seine-Maritime, suscite déjà des réactions avant même le début formel des travaux. Actuellement, les équipes sont engagées dans des travaux préparatoires sur le site, comprenant un programme d'aménagement pour accueillir près de 11 000 employés lors de la phase de construction. À l'heure actuelle, environ 650 chercheurs et ouvriers sont mobilisés pour ces préparatifs, qui incluent la réalisation d'une digue destinée à protéger les installations de phénomènes océaniques tels que des tempêtes violentes ou, dans des cas extrêmes, des tsunamis.

Cependant, des préoccupations quant à la qualité du béton utilisé pour ces constructions émergent. Greenpeace a déclaré sans détour que le site de construction présentait des problèmes avec le béton, le qualifiant de "château de sable". Deux médias, Reporterre et Mediapart, ont soutenu que le béton destiné à l'EPR2 ne répondait pas aux normes de sécurité exigées.

Néanmoins, EDF a tenu à clarifier la situation. Selon leur déclaration, la construction d'une extension de la plateforme existante en mer vise à accroître la superficie disponible pour la construction des deux réacteurs EPR2. La digue qui en découlera sera recouverte de 15 000 blocs cubiques en béton, mais EDF assure que les réacteurs ne reposent pas sur cette structure, qui fait partie de la zone non nucléaire de l'installation. Étant donné que ces blocs ne font pas partie des éléments de sécurité nucléaire, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'est pas tenue d'intervenir.

D'ailleurs, la production du béton pour cette digue a débuté le 4 mars 2025, après une série de tests diligents menés par Eiffage, suivis d'une expertise par EDF. Ils ont ajusté les critères de qualité pour garantir que le béton utilisé pour les blocs respecte les spécifications techniques nécessaires. EDF a souligné que les caractéristiques du béton fabriqué pour cette digue ne sont pas comparables à celles de celui qui sera produit pour les bâtiments nucléaires, lesquels sont soumis à des normes de sécurité spécifiques et rigoureuses.

Les travaux préparatoires avancent ainsi, tandis que le véritable lancement du chantier est prévu pour 2028, sous réserve que tous les jalons soient respectés. D'ici là, des étapes cruciales doivent encore être passées, notamment la définition précise du design des six EPR2, l'établissement des contrats avec les sous-traitants et le financement global du projet, dont les coûts sont estimés entre 70 et 80 milliards d'euros. La vigilance demeure pour EDF, qui doit présenter un suivi rigoureux des délais et des budgets, afin d'éviter les retards rencontrés lors du projet de l'EPR de Flamanville.