Le maire de Cannes, David Lisnard, qui est également président de l’Association des maires de France et a été mentionné comme potentiel futur Premier ministre, se distingue par son franc-parler. Ce caractère affirmé l'a poussé à s'exprimer sur les réseaux sociaux concernant Agnès Pannier-Runacher, récemment nommée ministre de la Transition écologique, suite au violent épisode méditerranéen qui a frappé Cannes lundi soir. En quelques heures, la ville a été assaillie par plus de 18 millimètres de pluie en seulement 12 minutes, atteignant même 50 millimètres en une demi-heure, entraînant des inondations catastrophiques, mais fort heureusement, sans blessures signalées.

Alors qu'une cellule de crise était activée par la municipalité, Lisnard a dénoncé un manque de sérieux dans le niveau d'alerte émis par les autorités. Le département n’était qu’en vigilance jaune pour « pluies-inondations » et « orages ». Sur le réseau social X, il a souligné : « Aucune alerte reçue, aucun modèle météo en anticipation, tout a été géré sur le terrain par les équipes municipales. Si l'orage avait duré plus longtemps, cela aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. »

En réponse, Météo France a justifié le niveau de vigilance, précisant que les seuils d'alerte ne correspondaient pas à l'ampleur des événements. Cependant, de nombreux experts ont fait remarquer que les conditions orageuses étaient prévisibles. Serge Zaka, spécialiste en agroclimatologie, a mis en avant le dilemme de la sururbanisation de Cannes, une ville souvent touchée par ces épisodes climatiques. Il a insisté sur le fait que les images des inondations provenaient de zones déjà identifiées comme inondables, mais qui continuent d'être bétonnées, soulevant ainsi des questions sur la durabilité des choix d'urbanisme dans la région.

Agnès Pannier-Runacher a tenté de défendre la gestion météorologique en déclarant que « Météo France avait fait son travail ». Cependant, sa remarque indiquant que 50 millimètres d'eau n'étaient « pas les chutes du Niagara » a été perçue comme une minimisation de l'impact des intempéries. David Lisnard s'est alors indigné, qualifiant ses propos d'« incompétence criante » et a réclamé un respect pour le travail effectué localement. Il a rappelé que Cannes est active dans la lutte contre les crues éclair et que des efforts pour réduire l’artificialisation des sols sont en cours.

Ce conflit entre le maire de Cannes et la ministre soulève des interrogations sur la préparation et la réponse des autorités face aux changements climatiques croissants. D'autres élus se sont également joints au débat, appelant à un meilleur engagement pour la sécurité des populations face à ces catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes. Dans la lumière de cette crise, la question de la durabilité de l'urbanisme méditerranéen reste plus pertinente que jamais.