Monde

Une famille française à Beyrouth : "Tant que nous ne sommes pas forcés de quitter le Liban, nous restons ici"

2024-09-24

L'inquiétude s'intensifie à Beyrouth. Hélène, une Franco-libanaise, témoigne que son esprit optimiste du matin s'est assombri tout au long de la journée alors qu'elle suivait les nouvelles sur les frappes israéliennes. À 15h ce mardi, l'armée israélienne a effectué une frappe sur la banlieue sud de la capitale libanaise, marquant une montée des tensions dans une région historiquement volatile.

"C'est troublant de constater que le gouvernement israélien semble augmenter ses attaques. Je suis ici avec ma fille pour des raisons professionnelles, et je préfère rester neutre sur les questions politiques. Cependant, le Liban n'est pas en guerre, le fait que des frappes se produisent dans un pays en paix est choquant. Jusqu'où ira cette escalade ?"

Arrivés un mois avant le début des hostilités, Hélène et sa famille ont vu leur quotidien basculer. Au départ, la situation semblait calme, les frappes ciblant principalement le Hezbollah et ses installations. "Nous avons fêté les journées du patrimoine le weekend dernier, une normalité qui semble incroyable étant donné la situation. Les Libanais sont résilients ; ils ont vécu de nombreuses crises, et malgré tout, continuent de mener une vie presque normale. Cependant, les rues deviennent de plus en plus désertes et les commerces, bien que ouverts, sont délaissés par les clients."

Le Hezbollah étant une présence importante dans la banlieue sud, la population s’interroge sur la sécurité de la région. Hélène souligne que malgré les frappes, il n'y a pas eu de répercussions dramatiques dans leur quartier central. D'ailleurs, en ce jour de deuil national, les écoles étaient fermées et la commune observait un silence respectueux envers les victimes des conflits.

La question de partir ou de rester est sur toutes les lèvres. "Notre décision de rester est claire. Tant que l'ambassade française ne nous demande pas de quitter le pays, nous restons ici. C'est un choix réfléchi, même si la situation peut évoluer rapidement. Nous ne pouvons pas ignorer la menace d'une escalade, mais pour l'instant, il n'y a pas d'alerte immédiate. Il n'existe plus de vols commerciaux et nous restons en contact avec nos proches pour tout changement."

Hélène et son mari redoutent une intensification du conflit. "Nous craignons qu'Israël adopte une stratégie militaire terrestre, ce qui nuirait à notre sécurité. Mais nous savons aussi que les conséquences d'une telle escalade seraient catastrophiques pour tout le monde, tant sur le plan humain qu'économique. La solution à long terme réside dans la création de deux États. C'est un espoir que nous devons garder en tête, car la paix est vraiment nécessaire ici. Nous avons l'intention de rester au Liban, d'apprendre de sa culture incroyable et de profiter de l'hospitalité libanaise."