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Rugby : « Certains doivent aller en prison » – Le père de Medhi Narjissi réclame justice après la disparition tragique de son fils en mer

2024-09-17

Le Stade Toulousain a rendu un hommage poignant à Medhi Narjissi dimanche dernier avant le match contre le Stade Rochelais, mais cela n’a fait qu’accentuer la douleur et la colère de ses proches. Dans une interview déchirante à France 3, Jalil Narjissi, le père du jeune rugbyman, a exprimé ses revendications pour obtenir justice après la disparition tragique de son fils, le 7 août, sur une plage dangereuse d'Afrique du Sud.

Ancien talonneur de Castres et d'Agen, Jalil pointe du doigt la responsabilité de l'encadrement de l’équipe de France des moins de 18 ans pour leur négligence. Il déclare : « Nous attendons que les responsables lèvent la main pour être jugés et punis. C’est ce que nous demandons. » Il se prépare à un combat pour que la vérité éclate et que les coupables soient tenus pour responsables. Jalil a collaboré avec la Fédération pour assurer que le rapport soit clair et précis. « Ils ne peuvent pas se renvoyer la balle. Nous savons quelles erreurs ont été commises », ajoute-t-il avec fermeté.

Il souligne la négligence et l'incompétence du staff des jeunes joueurs qui ont organisé un entraînement sur une plage non surveillée, ignorant les mises en garde sur les courants d’arrachement. « Il y avait des panneaux d’avertissement tout le long du chemin vers la plage. Les conditions étaient extrêmes. C'était l’hiver en Afrique du Sud. Si ces signaux n'étaient pas assez clairs, alors c'est de l'incompétence ! Aucun des adultes présents n'a eu le courage d'agir. Aucun n'est allé aider Medhi quand il était en détresse ! », déclare jalousement le père, déplorant la lâcheté des adultes présents.

Son avocat, Maître Édouard Martial, a également exprimé son indignation et souhaite qu’un procès ait lieu. Selon lui, la décision des encadrants de ne pas intervenir était inacceptable. « Ils ont clairement admis qu'ils ne sont pas intervenus parce qu'ils savaient que c'était dangereux. Douze adultes se sont passé le mot de ne pas s'en approcher », a-t-il affirmé.

Avec le dépôt de plainte, un juge d'instruction a été saisi par le procureur de la République, ouvrant ainsi la voie à un possible procès. Toutefois, Maître Martial avertit que ce n'est pas le lieu du deuil et que le procès représente une épreuve difficile tant pour la famille que pour les accusés.

Jalil Narjissi espère que justice sera rendue, revendiquant des sanctions sévères pour ceux qu'il considère comme responsables de la tragédie. « Je souhaite qu'ils soient jugés et punis, et même que certains d'entre eux aillent en prison. Ce n'est pas un simple accident, ils ont provoqué cela », insiste-t-il.

« Aucun enfant ne mérite de partir de cette manière. Nous n'accepterons jamais cela », s'écrie-t-il, le cœur brisé.

Lors de l'hommage au stade Ernest-Wallon, une vague d'émotions a traversé la foule. Les larmes ont coulé non seulement des parents de Medhi, mais aussi de ses coéquipiers et de nombreux amis. Jalil se souvient de l’amour que tous les proches portaient à Medhi, un jeune homme de 17 ans passionné par son sport et la vie.

Il conclut avec des mots lourds de sens : « Notre vie s'est complètement arrêtée le 7 août. Nous naviguons à travers cette épreuve d'une manière que nous n'avons jamais imaginée. Medhi a apporté de la joie et de l'amour à tous ceux qui l'ont connu. Il ne mérite pas de partir ainsi. Personne ne mérite cela.