Dans le monde du sport, le terme « Underdog » désigne souvent celui qui, a priori, ne semble pas avoir de chances de succès. C'est également le nom d'une start-up innovante, fondée à Nantes, spécialisée dans le reconditionnement du gros électroménager. En seulement deux ans d'existence, Underdog a réussi à attirer l'attention des investisseurs, notamment grâce à une levée de fonds de 7 millions d'euros récemment annoncée. "Le climat d'investissement est complexe, surtout pour les entreprises ayant un impact social. Il est crucial de convaincre", déclare Claire Bretton, cofondatrice d'Underdog aux côtés de Laura Chavigny et Léa de Fierkowsky.

Ce deuxième tour de financement fait suite à un premier tour de 3,8 millions d'euros en 2023. Avec cet apport, Underdog projette de faire passer sa cadence de production de 700 à 1500 appareils reconditionnés par mois d'ici fin 2025. L'objectif ultime serait d'atteindre 6000 appareils par mois d'ici 2027. L'entreprise, basée dans le quartier Chantenay à Nantes, récupère des appareils tels que des lave-vaisselle, des machines à laver et des réfrigérateurs auprès de partenaires. Ces produits, souvent défectueux, sont inspectés, réparés et nettoyés avant d'être remis en vente à un prix pouvant atteindre jusqu'à 50% de réduction, sur leur site internet.

L'ampleur de cette croissance nécessitera l'ouverture de nouveaux centres de reconditionnement dans d'autres villes, bien que les localisations précises n'aient pas encore été révélées. En parallèle, Underdog prévoit de renforcer ses équipes avec 200 nouveaux techniciens spécialisés formés dans toute la France pour répondre à la demande croissante.

La start-up a d'ores et déjà 45 employés, dont 30 travaillent directement dans l'entrepôt. "Pour répondre à nos besoins en personnel qualifié, nous avons lancé notre propre programme de formation qui dure trois mois", poursuit Claire Bretton. Ainsi, les apprentis peuvent acquérir les compétences nécessaires pour remettre en état des appareils selon les standards de qualité de l'entreprise.

Claire Bretton se réjouit que des initiatives comme celle d'Underdog démontrent qu'il est possible de réindustrialiser la France autour de thèmes écologiques et à impact social. "Actuellement, seulement 3% des 10 millions d'appareils électroménagers jetés chaque année sont reconditionnés, ce qui souligne l'importance de notre mission", explique-t-elle.

Essayer de sensibiliser le grand public sur les avantages et la nécessité du reconditionnement au-delà des secteurs de la mode et des smartphones fait partie de leur engagement. "Nous prouvons peu à peu qu'un modèle industriel circulaire est non seulement souhaitable mais réalisable", conclut Claire. Elle et ses collègues espèrent transformer le reconditionné en norme de consommation, promouvant ainsi un avenir plus durable et responsable.