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Chimie : l'avenir de Vencorex en jeu au tribunal de commerce de Lyon

2025-04-03

Auteur: Louis

Le tribunal de commerce de Lyon examine ce jeudi le cas du groupe chimique Vencorex, en grave difficulté et menacé de liquidation malgré un fort soutien populaire et institutionnel.

L'audience, qui débute en début d'après-midi, avait été initialement programmée pour début mars, lors de laquelle le tribunal avait accordé un délai supplémentaire de six mois au groupe. Plusieurs options seront discutées durant cette réunion cruciale. Parmi elles, une reprise partielle déjà annoncée par le groupe chinois Wanhua, qui pourrait maintenir entre 50 et 70 emplois sur les 450 que compte l'entreprise.

Un autre scénario prend forme avec un projet élaboré récemment par la CGT, visant à créer une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) pour reprendre l'activité de Vencorex. Cette initiative est soutenue non seulement par des salariés de Vencorex, mais également par une dizaine de collectivités locales. Elles cherchent à rassembler davantage de soutien et de financements privés pour rendre le projet suffisamment solide afin de gagner du temps supplémentaire. Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex, a exprimé l'espoir d'un soutien accru, espérant que cela serait assez crédible pour convaincre le tribunal.

La métropole de Grenoble, dirigée par le maire Christophe Ferrari, est sur le point de voter vendredi un soutien financier de 200.000 euros pour aider ce projet. Plusieurs municipalités voisines, comme Échirolles et Jarrie, ont également apporté ou prévoient d'apporter leur soutien.

Des personnalités politiques de gauche, telles que Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, ont exprimé leurs inquiétudes quant à la situation actuelle, avertissant d'un "scénario catastrophe" pour la région Isère si Vencorex devait cesser son activité. Ils soulignent que la liquidation aurait non seulement un impact immédiat sur les centaines d'emplois concernés, mais provoquerait également un effet domino sur des milliers d'autres emplois, à cause de l'interconnexion entre les différents secteurs.

Les conséquences d'un tel scénario vont bien au-delà des pertes d'emplois. Un démantèlement de Vencorex entraînerait une perte de souveraineté pour des secteurs critiques comme le nucléaire et le spatial, en plus de la perte de savoir-faire spécialisés et d'une pollution persistante sur un site particulièrement touché.

Vencorex a été placé en redressement judiciaire le 10 septembre suite à la demande de son actionnaire thaïlandais PTT GC. Notons que la proposition de nationalisation temporaire de Vencorex avait été refusée par le gouvernement de François Bayrou, qui a estimé que l'activité du groupe "n'est pas viable selon tous les scénarios étudiés".

Avec des enjeux si élevés, la suite de cette affaire est à surveiller de près. Le sort de Vencorex, véritable pilier de l'industrie chimique régionale, pourrait bien façonner l'avenir économique de toute une région.