Dans une initiative sans précédent, TF1, M6, France Télévisions et la Sacem, parmi d'autres acteurs du secteur, se regroupent pour lancer "LaFA", une coalition destinée à contrer l'hégémonie de YouTube et des plateformes de streaming. Cette alliance inclut également des organisations de gestion collective des droits, notamment l'Adami, la SACD et la Scam, renforçant ainsi la pression sur les géants du numérique.

Le projet prévoit la publication, dès le printemps 2025, d'une étude détaillant l'impact économique de l'audiovisuel français. LaFA réclame non seulement des ressources accrues pour soutenir l'audiovisuel public, mais aussi une assouplissement des contraintes publicitaires imposées aux chaînes de TNT gratuites. L'objectif est clair : illustrer l'importance de cette industrie qui emploie plus de 300 000 personnes en France.

Cependant, les défis sont nombreux. Les acteurs de la coalition semblent s'éloigner de la réalité du marché. Ils doivent impérativement se concentrer sur ce qui capte réellement l'intérêt du public plutôt que de persister dans des démarches qui n'apportent aucune valeur ajoutée. La diversité créative évoquée par eux ne pourra fonctionner que si elle est en phase avec les attentes des téléspectateurs. En effet, il ne suffit pas de revendiquer des valeurs culturelles pour concurrencer efficacement les plateformes américaines qui dominent aujourd'hui le milieu.

Loin de s'attaquer à la cause profonde du déclin de l'audimat, la coalition se concentre sur l’augmentation de la publicité, ce qui pourrait annoncer une fuite en avant. En effet, les audiences continuent de fuir vers YouTube où le contenu est souvent perçu comme plus authentique et moins intrusif. De plus, avec les plateformes de streaming qui commencent aussi à saturer de publicités, il est probable que les consommateurs regrettent finalement la simplicité de la TNT.

Ainsi, plutôt que d’élaborer une riposte véritable et innovante, la démarche actuelle de LaFA semble se résumer à une tentative désespérée de préserver un modèle économique obsolète. Une initiative plus visionnaire serait de créer une plateforme vidéo française qui attire les créateurs de contenu, offrant moins de publicités et plus d'opportunités pour un contenu de qualité.

Il serait également judicieux d’explorer des modèles inspirés par les réussites américaines, tout en développant un marketing solide pour établir une "fierté nationale" autour de cette nouvelle plateforme. Une telle approche pourrait non seulement renforcer l'identité culturelle française, mais aussi offrir une alternative viable dans l'immense océan de contenu que propose YouTube.