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« Sous l’effet de l’électrochoc Trump, un nouvel alignement émerge en Europe face à la crise ukrainienne »

2024-11-13

Auteur: Pierre

L’électrochoc provoqué par la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a eu un impact rapide et significatif. Une semaine après cette annonce, un nouvel alignement commence à se dessiner en Europe, alors que la menace d'une gestion de la crise russo-ukrainienne, sans la participation active des Européens, devient de plus en plus préoccupante. La Pologne joue un rôle central dans cette dynamique, cherchant à forger une coalition pro-ukrainienne avec les pays les plus motivés.

La France, de son côté, reprend sa quête d’un réveil stratégique européen. Cependant, l'Allemagne, submergée par sa propre crise politique et des élections anticipées, évalue sa position face à un avenir sans le soutien américain, sur lequel elle s’est longtemps appuyée.

Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a rapidement initié des discussions. À Budapest, lors de deux sommets les 7 et 8 novembre, il a rencontré le président Emmanuel Macron et a également échangé avec le Premier ministre britannique, Keir Starmer, ainsi qu'avec des dirigeants scandinaves. Tusk a révélé que les discussions portaient sur les implications d'un retrait potentiel des États-Unis d'une politique active en Ukraine.

Les dirigeants européens, quant à eux, s'inquiètent de l'avenir. Ils craignent que Trump ne les inclue pas dans la résolution de la crise ukrainienne, alors qu’elle les concerne directement. La question n’est pas seulement le sort de l’Ukraine, mais aussi celui de la sécurité de l’Europe. Les Polonais, voyant leur histoire, intègrent bien la gravité de la situation. Tusk avertit que ce sera un « défi sérieux pour chacun d’entre nous ». Lors d'une rencontre récente, Macron a été très clair : « rien ne devra se décider sur l’Ukraine sans les Ukrainiens ni en Europe sans les Européens. »

Pour Tusk, la réélection de Trump, plus unilatéraliste que jamais, annonce un nouveau paysage politique en Europe. Ce changement se précise avec des figures comme Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, qui a adopté une position particulièrement pro-Trump et se présente comme un interlocuteur clé dans la région, prétendant être le chef d’un mouvement pour la paix. Il est le seul leader européen à avoir parlé directement à Vladimir Poutine et semble vouloir capitaliser sur la situation.

Cependant, la réélection de Trump provoque des tensions. L’Allemagne, parmi les inquiétudes, subit de plein fouet des changements dans son environnement de sécurité, après avoir déjà souffert de la perte d’approvisionnement énergétique du gaz russe et des complications économiques avec le marché chinois. À cela s’ajoute une instabilité politique interne, exacerbée par l'éclatement de la coalition dirigée par le chancelier Olaf Scholz, tandis que des élections sont prévues pour le 23 février 2025.

La dynamique en Europe est donc en train de changer à une vitesse alarmante, mettant en lumière des alliances changeantes et de nouvelles stratégies qui pourraient redéfinir les relations internationales à venir.