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Doliprane, Dafalgan, Ventoline ou Spasfon : le palmarès inattendu des médicaments remboursés en France

2024-11-15

Auteur: Philippe

Qui ne connaît pas le Doliprane ? Selon l'Assurance-maladie, entre juin 2023 et juin 2024, cet antidouleur est devenu incontournable, avec 36 millions de prescriptions, touchant plus de 60 % des assurés. Pas étonnant qu'il demeure le champion des ventes, avec 308,2 millions de boîtes écoulées en pharmacie au cours de cette même période – un chiffre qui flirte avec des records mondiaux.

Sur le podium, le Dafalgan, un autre médicament à base de paracétamol, ne parvient pas à rivaliser, avec seulement 71,6 millions de boîtes vendues. Suivi par le Levothyrox, prescrit pour l'hypothyroïdie, qui affiche 31,6 millions de boîtes, ce classement témoigne de la forte dépendance des Français envers certains antalgique.

Sophie Kelley, responsable de la santé à l'Assurance-maladie, souligne que la France est le plus grand consommateur de paracétamol en Europe, et cela s'explique en partie par la nécessité de soulager rapidement des douleurs courantes. Les numéros fournis ne se cantonnent cependant pas aux simples médicaments antidouleur. Des produits comme le Zymad (23,2 millions de boîtes), qui aide à prévenir les carences en vitamine D, ou encore la Ventoline (12,8 millions de boîtes), largement prescrite pour les crises d'asthme, sont également représentés dans ce top 20 choc. Et n'oublions pas Spasfon, un antispasmodique qui compte 9,7 millions de boîtes prescrites.

Malgré leur popularité, ces médicaments coûtent pourtant beaucoup moins que certaines thérapies plus coûteuses et innovantes. Par exemple, le Doliprane, qui est vendu au prix de 2,18 euros pour une boîte de huit comprimés de 1 gramme, a causé un coût total de 265 millions d'euros pour l'Assurance-maladie en 2023. Un chiffre impressionnant, mais à titre de comparaison, les 20 traitements les plus coûteux ont englouti près de 7,3 milliards d'euros, représentant 28,3 % du budget des médicaments de l'organisme.

La tendance actuelle montre une préférence marquée pour les thérapies novatrices, souvent très coûteuses mais offrant des avancées significatives dans le traitement de maladies graves ou chroniques. La question qui se pose est : devons-nous nous inquiéter du déséquilibre croissant entre les médicaments classiques très consommés et les nouvelles thérapies ? La santé publique est-elle sur le point de s'interroger sur l'accessibilité et le coût de traitements essentiels pour les générations futures ? Suivez notre couverture complète pour des analyses plus approfondies.