Sexualité des Français : Pourquoi le premier rapport sexuel se fait attendre ?
2024-11-14
Auteur: Julie
Le moment des « premières fois » reste gravé dans l'esprit de chacun. L'âge du premier rapport sexuel est un indicateur clé de l'enquête « Contexte des sexualités en France » réalisée par l'Inserm et l'ANRS-Maladies infectieuses. La quatrième édition a été dévoilée récemment et révèle qu'en 2023, les femmes ont leur premier rapport à 18,2 ans et les hommes à 17,7 ans. Une légère hausse par rapport à 2006, où les chiffres étaient de 17,6 ans pour les filles et 17,2 ans pour les garçons.
Qu'est-ce qui explique ces chiffres ? Une analyse plus profonde révèle que cette tendance ne se limite pas à quelques années, mais s'inscrit dans une évolution sociétale. On parle de la « génération Covid », marquée par les confinements et des obstacles à l'autonomie, mais les délais d'entrée dans la sexualité ont commencé à croître bien avant cela. Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm, met en lumière des facteurs comme la crise économique de 2008, qui a retardé le départ des jeunes du domicile parental, ainsi qu'une détérioration de la santé mentale parmi les jeunes, une problématique qui a été largement étudiée ces dernières années. De plus, les nouvelles générations adoptent une approche plus réfléchie de la sexualité, informées par les nombreuses ressources disponibles aujourd'hui.
Une nouvelle génération, plus consciente et proactive
L'enquête souligne que le premier rapport sexuel ne se limite pas à une définition strictement biologique ; il représente un moment fondateur. La majorité des individus associent ce premier rapport au « premier acte de pénétration », mais beaucoup le considèrent comme une étape dans un parcours plus vaste. Armelle Andro, démographe à l’Université Paris-I, précise que l'entrée dans la sexualité inclut plusieurs étapes : des échanges numériques, des interactions sur les réseaux sociaux, des jeux de séduction, et le flirt, une dynamique que les jeunes appellent les « préli » pour désigner les préliminaires.
Il est également intéressant de noter qu'une tendance croissante à la masturbation émerge, notamment chez les femmes et les jeunes, soulignant une approche de la sexualité qui valorise la connaissance de soi et le plaisir individuel avant de s'engager dans des rapports sexuels. Cette évolution montre non seulement une transformation des normes sociales, mais aussi une recherche d'une sexualité plus épanouissante et moins anxiogène. En somme, les Français, en particulier les jeunes, semblent redéfinir leur rapport à la sexualité, priorisant l'épanouissement personnel avant d'entrer dans de nouvelles expériences. Une réalité fascinante de la modernité qui mérite une attention continue !