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Scandale en Corée du Sud : le chef du parti au pouvoir démissionne après la destitution du président

2024-12-16

Auteur: Julie

En pleine tempête politique, le chef du Parti du pouvoir au peuple (PPP) en Corée du Sud a annoncé sa démission le lundi 16 décembre. Cette annonce fait suite à l’adoption par le Parlement d’une motion de destitution à l’encontre du président déchu Yoon Suk Yeol, sanctionné pour son introduction surprise d’une loi martiale éphémère.

Lors d’une conférence de presse, Han Dong-hoon a exprimé ses "sincères excuses" à la population souffrante. Le Parlement a voté samedi pour destituer M. Yoon, suspendu pour avoir imposé une loi martiale inopinée du 3 au 4 décembre, lors de laquelle l’armée a été déployée au Parlement, provoquant de vives réactions et des manifestations.

Actuellement, la Cour constitutionnelle de Corée du Sud a lancé l’examen de cette motion. Un porte-parole a précisé qu'une première réunion avait eu lieu pour discuter du calendrier de la procédure. Il est important de noter que la Cour a environ six mois pour rendre sa décision. Si la motion est confirmée, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les deux mois, et le vainqueur prendra ses fonctions immédiatement, marquant ainsi une rupture avec le processus habituel de transition.

La pression monte alors que le président de la Cour, Moon Hyung-bae, a promis une ”procédure rapide et juste”. Les experts estiment que la destitution est quasiment certaine, en raison des violations constitutionnelles flagrantes qui pèsent sur M. Yoon. Position délicate pour la Cour : sur neuf juges, trois sont actuellement à la retraite, ce qui complique l'unanimité nécessaire à une destitution.

Parallèlement, le chef de l’opposition, Lee Jae-myung, voit en une décision rapide le meilleur moyen de stabiliser la situation politique âprement contestée. Ancien candidat à la présidence, il pourrait bien se retrouver en position de force lors d'une éventuelle nouvelle élection. Malgré des poursuites judiciaires qui pourraient lui faire perdre son éligibilité, il reste un candidat redouté.

De plus, Yoon Suk Yeol est sous enquête pour "rébellion", un crime passible de sanctions sévères, y compris la peine de mort. Le président déchu est désormais empêché de quitter le pays et a refusé de se rendre devant la justice lors de la première convocation des procureurs. Si sa destitution est confirmée, il deviendrait le deuxième président sud-coréen à être démis de ses fonctions, après Park Geun-hye en 2017.

La situation est d'autant plus délicate qu'historiquement, certaines motions de destitution ont échoué, créant un précédent. Pendant ce temps, la Corée du Nord a réagi en qualifiant Yoon de "chef de la rébellion", intensifiant ainsi les tensions régionales. Les yeux du monde sont rivés sur la Corée du Sud alors que la nation semble à la croisée des chemins.