Sans Arthur, la télévision française ne serait pas celle que l'on connaît aujourd'hui. À l'occasion de ses 30 ans de carrière (37 ans si l'on compte ses débuts à la radio, sur RFM), TF1 lui consacre un documentaire, "Arthur, l'enfant de la télé", qui retrace ses plus grands succès mais aussi ses échecs. En trois décennies, Arthur a présenté un nombre incroyable d’émissions, dont certaines sont emblématiques pour des générations de téléspectateurs. Pourtant, rien ne le prédestinait à devenir l’un des animateurs les plus emblématiques et l'un des plus grands producteurs de télévision.

Né à Casablanca en 1966, Jacques Essebag, de son vrai nom, grandit dans une famille modeste. Son père, expert-comptable, et sa mère, femme au foyer, ne se doutaient pas que leur fils se lancerait si jeune dans l'audiovisuel. À seulement 16 ans, il fait ses premières armes au micro de Radio Massy-Pal, avant de passer par plusieurs stations, devenant rapidement un visage connu de la bande FM, se qualifiant lui-même de "l’animateur le plus con".

Son premier passage à la télévision, avec "L'Émission impossible", marque un tournant. Diffusée à minuit sur TF1, l’émission, mélange de talk-show et de performances loufoques, révèle des humoristes comme Franck Dubosc et Élie Semoun. Arthur se souvient : « Ce n’est pas la qualité de l’émission qui a marqué ma carrière, mais le plaisir de faire ce que j’aimais. »

Après une courte pause, il revient avec "Les Enfants de la télé". Ce programme high concept, diffusé d'abord sur France 2 puis sur TF1, devient un pilier de la télévision française. Pendant vingt ans, il reçoit les plus grandes figures du cinéma, de la musique et de la télévision, créant un lien particulier avec les artistes. Dany Boon l’a résumé ainsi : « Ça humanisait ce qu’on était, c’est-à-dire des artistes qui ont galéré au début. »

Dans les années 90, il invente "La Fureur", un karaoké géant où des célébrités s'affrontent. L'émission attire des stars internationales comme Indochine et Phil Collins, rendant le format très populaire. Les événements mémorables aux Palais des Congrès de Paris, où Johnny Hallyday et bien d'autres se produisent, marquent une époque dorée de la variété française.

En parallèle, en tant que vice-président d'Endemol France, Arthur est à la tête de certains des plus grands succès de la télé-réalité française comme "Loft Story" et "Star Academy". En 2004, il essaie un nouveau format avec "À prendre ou à laisser", qui réunit en moyenne 6 millions de téléspectateurs par émission. L’émission le montre sous un jour plus empathique, se montrant proche des candidats en détresse.

Aujourd'hui, Arthur reste une figure emblématique de la télévision française, affecté par les changements dans l'industrie et l'émergence de nouvelles tendances. Il continue d’innover et de s’adapter, tout en étant un pilier incontournable de l'audiovisuel français. Qui aurait cru que ce jeune homme autodidacte deviendrait un roi de la télévision?