Un juge bolivien a ordonné, le vendredi 17 janvier, l'arrestation de l'ancien président Evo Morales, qui a dirigé le pays de 2006 à 2019, après avoir manqué une audience pour la deuxième fois consécutive. Le juge Nelson Rocabado, lors d'une audience diffusée par la chaîne nationale Bolivia TV, a déclaré : "Un mandat d'arrêt est ordonné contre l'accusé". Cette audience visait à examiner une demande du parquet de placer Morales en détention provisoire pour une durée de six mois.

En plus de l'arrestation, le juge a pris des mesures supplémentaires ; il a ordonné le gel des biens d'Evo Morales et lui a interdit de quitter le pays. Morales, qui est le premier chef d'État bolivien d'origine indigène, fait face à des accusations de "traite" d'une mineure. Selon le parquet, il serait impliqué dans un arrangement avec les parents de la mineure. Les faits remontent à 2015, lorsqu'il aurait eu une relation avec une jeune fille, donnant naissance à une enfant un an plus tard, sous le consentement des parents qui auraient reçu des avantages en retour.

Ce scandale suscite une vague d'indignation parmi les groupes de défense des droits des femmes et des enfants en Bolivie. Des manifestations se sont déjà organisées en réponse à ces accusations, demandant justice et transparence dans le traitement des affaires liées aux abus sur mineurs. Morales, qui a déjà fait face à de nombreuses controverses durant son mandat, se retrouve une fois de plus au centre d'une tempête médiatique qui pourrait ternir davantage son héritage politique.