Scandale autour de l'Abbé Pierre : la Conférence des Évêques de France interroge la négligence collective
2025-01-22
Auteur: Chloé
Dans une déclaration marquante faite le 22 janvier lors d'une interview accordée à 'ici Champagne-Ardenne', Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France, a exprimé son incompréhension face à la révélation des accusations de violences sexuelles qui pèsent sur l'Abbé Pierre, iconique figure de la défense des plus démunis, décédé depuis plus de 15 ans.
"Je ne cherche pas des coupables spécialement", a affirmé Mgr de Moulins-Beaufort, mais il insiste sur la nécessité d'analyser comment l'Abbé Pierre a pu échapper à la vigilance de tant de gens. Il a souligné que dès 1957, l'Église avait mené des enquêtes internes pour suivre les agissements de l'Abbé, avec des archives témoignant d'une volonté de restreindre son influence jusqu'à 1970. Cependant, après cette date, il semble qu'aucune action n'ait été prise pour continuer à surveiller son comportement, posant ainsi une question cruciale : "Pourquoi tout s'est brusquement arrêté ?"
Les accusations actuelles sont particulièrement choquantes, impliquant des actes répétitifs et parfois organisés, et Mgr de Moulins-Beaufort a déclaré qu'il est fondamental de comprendre les mécanismes qui ont permis cet aveuglement collective.
En réponse à la crise, le mouvement Emmaüs a constitué une commission historique pour retracer les faits et témoignages, bien que celle-ci n'ait pas le pouvoir d'enquêter officiellement. Mgr de Moulins-Beaufort a également évoqué des révélations récentes, notamment à travers un documentaire diffusé sur France 2, mettant en lumière des pratiques douteuses de l'Abbé Pierre dans un appartement où il recevait des personnes, ce qui renforce les inquiétudes sur son comportement.
Le président de la Conférence des Évêques a averti que ce n'est pas seulement une problématique interne à l'Église, mais un problème sociétal plus large, touchant de nombreux secteurs, y compris celui de l'aide sociale. pour sortir de ce cycle de violences, il est essentiel d'engager une réflexion approfondie et de prendre des mesures concrètes pour garantir que de tels abus ne se reproduisent plus.
En signe de rupture avec le passé, le mouvement Emmaüs a décidé de retirer les mots 'fondateur Abbé Pierre' de son logo, une mesure adoptée lors d'une assemblée générale extraordinaire, et signalant un véritable tournant dans la perception de l'héritage de l'Abbé.
En attendant, 33 témoignages ont déjà été vérifiés, révélant l'ampleur des abus et le besoin urgent de vérité et de justice.