Depuis plusieurs mois, Samsung rencontre des difficultés importantes dans son secteur des semi-conducteurs. Le cours de l'action de la société a dégringolé de plus de 35 % ces six derniers mois, conséquence de la perte de gros clients qui se tournent vers la concurrence, notamment SK Hynix et Micron pour les mémoires, ainsi que TSMC, le géant taïwanais, dans le domaine des puces. Ce sont des défis de taille qui témoignent de la difficulté du chaebol à aligner ses activités sur une demande en forte hausse, notamment pour des solutions liées à l'intelligence artificielle, comme l'a récemment illustré les annonces frappantes de NVIDIA.

Pour redresser la barre, Samsung a présenté ses excuses aux clients et aux investisseurs l'année dernière et a décidé d'adopter une nouvelle approche pour motiver ses équipes. Le géant coréen a choisi d'associer les rémunérations variables de ses cadres à la performance globale de l'entreprise. Ainsi, entre 50 et 100 % de la prime annuelle, selon le niveau hiérarchique, sera désormais versé sous forme d'actions. La logique est simple : si l'entreprise performe mal, la valeur des actions reçues par les employés en pâtira également. De plus, ils seront contraints de conserver ces actions pendant une durée déterminée, allant d'un à deux ans, selon leur position dans l'organisation. Cette initiative pourrait également être étendue à l'ensemble des employés d'ici 2026, sur une base volontaire.

En plaçant les intérêts de ses cadres sur le même plan que ceux des actionnaires, Samsung espère non seulement mobiliser ses équipes, mais aussi restaurer la confiance des investisseurs. Après de nombreux revers liés à ses puces HBM3 et à des décisions stratégiques controversées, comme celle de se fournir en DRAM auprès de concurrents pour les futurs Galaxy S25, Samsung se doit de redorer son image, qui vacille après des années de domination technologique. Cette nouvelle stratégie pourrait bien être la clé pour retrouver le chemin de la croissance.