
Sarah Wynn-Williams : L'ancienne dirigeante de Facebook qui défie Mark Zuckerberg
2025-03-21
Auteur: Michel
Dans la Silicon Valley, un vent de tempête se lève. Au cœur de cette agitation, Sarah Wynn-Williams, ancienne directrice des politiques publiques chez Facebook de 2011 à 2017, fait vaguer des révélations qui risquent de bouleverser l'empire de Mark Zuckerberg. Son livre, *Careless People*, a fait sensation et est déjà en tête des ventes sur Amazon, malgré les tentatives de Meta pour discréditer ses dires.
Née en Nouvelle-Zélande, Sarah Wynn-Williams, qui a également travaillé aux Nations Unies, rejoint Facebook avec l'espoir d'apporter des changements bénéfiques au monde. Mais son idéalisme s'est vite heurté à la réalité. La réellement choquante prise de conscience est survenue lorsqu'une employée en crise d'épilepsie a été ignorée par les dirigeants présents. C'est à ce moment-là que Sarah réalise les priorités de l'entreprise et décide de s'élever contre ses pratiques déplorables, ce qui conduit finalement à son licenciement en 2017.
Mark Zuckerberg : Un dirigeant au comportement dérangeant
Dans *Careless People*, Sarah Wynn-Williams ne fait pas dans la dentelle. Elle décrit Zuckerberg comme un homme nerveux, puis devenu arrogamment sûr de lui, captif de sa célébrité et de son influence. Ses comportements egocentriques, allant jusqu'à solliciter un déplacement de son nom sur les documents d'état civil d’un enfant chinois, révèlent une personnalité qui se juge supérieure à toute critique.
Elle le qualifie à plusieurs reprises de "bébé géant" souffrant du syndrome de Dunning-Kruger, ce qui désigne la tendance des personnes à surestimer leurs compétences. Les anecdotes insupportables sur son comportement capricieux révèlent une image de leadership très éloignée des valeurs qu’il prétend incarner.
Sheryl Sandberg : Une image ternie
Si Zuckerberg est le principal catalyseur des accusations de Sarah, Sheryl Sandberg, l'ancienne numéro deux de Facebook, n'est pas épargnée. Présentée comme "la reine des glaces toxiques", son image de défenseur du leadership féminin est profondément ébranlée par les révélations qu'elle a faites sur des comportements inappropriés, tel que sa demande d'achats onéreux de lingerie pour elle-même et son assistante. Ces comportements contrastent avec les valeurs d'autonomisation qu'elle a promues.
Le sombre récit de harcèlement
L'ouvrage dépeint aussi les conditions de travail difficiles de Wynn-Williams, marquées par le harcèlement sexuel de son supérieur, Joel Kaplan. Les abus qu'elle décrit vont au-delà du professionnel, touchant à sa vie personnelle. Son témoignage met en lumière une culture d'impunité au sein de l'entreprise, très préoccupante pour une firme de cette envergure.
Le rôle controversé de Facebook dans les crises mondiales
Sarah Wynn-Williams ne s'arrête pas là et aborde également le rôle de Facebook dans des événements tragiques à l'échelle mondiale. Elle accuse la plateforme d'être complice des ravages causés par les discours de haine, en particulier au Myanmar, où des violences indescriptibles contre les Rohingyas ont été facilitées par l'absence de modération efficace sur les réseaux sociaux.
Elle décrit aussi les scènes inacceptables durant les élections américaines de 2016 où Facebook aurait servi d'outil de ciblage pour la campagne de Donald Trump, envoyant des messages clivants aux électeurs tout en ignorant les demandes d'assistance du camp de Hillary Clinton.
La réaction de Meta
Face à ces accusations, Meta a riposté en qualifiant les révélations de Sarah de "faux mensonges" et d'"anciennes allégations". L'entreprise tente d'étouffer le livre en invoquant des clauses légales, mais dans l'ère numérique actuelle, cette méthode risque de provoquer un effet boomerang, renforçant l'intérêt pour *Careless People* et conduisant à son succès fulgurant. La maison d’édition, Flatiron Books, a affirmé son soutien à Wynn-Williams, dénonçant les manœuvres de silence de Meta.
Les révélations de Sarah Wynn-Williams ne sont pas seulement une prise de parole d'une lanceuse d'alerte mais aussi un appel à une réflexion plus large sur la responsabilité des réseaux sociaux dans notre société. Ce livre pourrait bien être le catalyseur d'un changement nécessaire dans la façon dont ces géants technologiques sont perçus et régulés.