
La Grèce dévoile la refonte majeure de son armée pour un coût record de 25 milliards d'euros
2025-04-02
Auteur: Jean
La Grèce, membre stratégique de l'OTAN, a annoncé le lancement d'une refonte de son armée qualifiée de « la plus importante » de son histoire moderne, d'un montant de 25 milliards d'euros. Cette décision, prise par le premier ministre Kyriakos Mitsotakis le 2 mars, intervient dans un contexte de tensions croissantes concernant la sécurité en Europe, en particulier en raison des tensions persistantes avec la Turquie.
Lors de son discours devant le Parlement, M. Mitsotakis a souligné l'« environnement international incertain » qui entoure la Grèce, insistant sur le fait que le pays doit faire face à de nouveaux défis, tant au niveau continental qu'international. Bien que la Grèce soit considérée comme un pays de taille modeste, sa position géographique en Méditerranée orientale en fait un acteur clé sur la scène européenne, aux frontières extérieures de l'Union européenne. Le premier ministre a affirmé que la Grèce doit rester « forte, stable et indépendante » face à un monde en mutation.
La Grèce prévoit d'acquérir 20 avions de chasse F-35 américains, avec un accord déjà signé, ainsi qu'un renforcement de son système de défense aérienne avec l'ajout de nouvelles armes, de drones marins et aériens, et de radars. Ce projet, décrit par M. Mitsotakis comme un « bouclier d'Achille », vise à améliorer la défense antimissile et antiaérienne ainsi qu'à intégrer des systèmes de détection de drones. De plus, le budget de la défense pour 2025 a été doublé, atteignant 6,13 milliards d'euros par rapport à l'année précédente.
En raison des tensions continues avec la Turquie, la Grèce a toujours justifié son renforcement militaire par ses différends historiques, notamment concernant la délimitation de la zone économique exclusive (ZEE) en mer Égée. En conséquence, la Grèce investit massivement dans sa défense, se classant parmi les rares pays de l'OTAN à allouer plus de 3 % de son PIB à ses dépenses militaires.
Maria Gavouneli, professeur de droit international à l'université d'Athènes, explique que la Grèce joue un rôle essentiel en tant qu'avant-poste pour l'Europe, surtout dans le cadre de la réorganisation de la défense face à une conjoncture internationale difficile. La restructuration de l'armée est qualifiée de « nécessaire » après des années de crise économique qui ont retardé la modernisation de ses équipements militaires.
Lors de sa récente visite en novembre dernier, le ministre de la Défense, Nikos Dendias, a évoqué la future acquisition de divers systèmes de drones et le projet de fusion des unités militaires. La Grèce a également signé plusieurs accords de défense avec des pays tels que la France, les États-Unis et Israël, renforçant ainsi sa position stratégique en Méditerranée. Le partenariat avec la France a notamment conduit à la commande de 24 avions Rafale et de trois frégates de défense, le tout pour un montant supérieur à 5,5 milliards d'euros.
Pour couronner le tout, une quatrième frégate devrait être construite dans les chantiers navals grecs, ce qui représenterait un coup de pouce significatif pour l'industrie de défense nationale. La Grèce s'affirme ainsi comme un pilier de la sécurité au sein de l'OTAN, tout en cherchant à renforcer sa capacité de défense face aux menaces potentielles dans la région.