Ah, les fameuses résolutions du Nouvel An... Ce moment où, entre enthousiasme et illusions d’optique, on se promet de devenir la meilleure version de soi-même. Bien que noble, cet élan rappelle un abonnement à la salle de sport : plein de détermination en janvier, on abandonne souvent en février, enseveli sous des promesses de "je le ferai demain". Pourtant, au milieu des vagues et des prévisions météo, les marins du Vendée Globe se fixent des objectifs inattendus : apprendre à cuisiner autre chose que des plats lyophilisés (ce qui signifie arrêter de penser que réhydrater des nouilles est de la gastronomie), éviter de se faire surprendre par une vague en caleçon sur le pont, ou cesser de hurler sur le pilote automatique comme s’il pouvait entendre. En réalité, nous avons interrogé ces marins, et leur réponse, quasiment unanime, est émouvante : ils désirent passer plus de temps avec leur famille et leurs proches. Après des mois en mer, loin de ceux qu'ils aiment, cette résolution fait tout son sens. Un sourire partagé, un repas chaleureux, ou un câlin sans minuterie n’ont pas d’égal.

Passage du Cap Horn : un moment clé !

Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family) souligne : « C’est une chance incroyable de participer au Vendée Globe, d’explorer les mers du Sud et de se dépasser. Je souhaite que chacun puisse relever ses propres défis, même les plus fous ! » Perdu au bout du monde, il attend avec impatience le passage du légendaire Cap Horn. « Des conditions de brume sont prévues, ce serait un énorme cadeau de l’apercevoir, surtout après l’absence de ce spectacle il y a quatre ans. Ce serait un souvenir inoubliable ! » a-t-il déclaré. Le marin navigue à un rythme contemplatif, savourant l’instant malgré un tempo lent. Franchir le Cap Horn est une prouesse, marquant à jamais l’histoire maritime.

Célébration à bord

À travers l’océan, Violette Dorange (DEVENIR) va vivre un moment tout aussi unique : atteindre le point Nemo à minuit. Elle dit : « C’est plutôt fou ! Je ne suis pas trop triste de rater la fête à terre, car ce que je vis ici est incroyable ! Le 1er janvier 2024, je me suis réveillée en pensant : 'cette année, c’est le Vendée Globe !' Je profite de chaque instant ! » Sa célébration sera simple : un apéritif improvisé avec des Tuc et une canette de San Pellegrino, une manière symbolique de fêter cet événement hors norme.

Conditions variées en mer

Les marins rencontrent des événements atypiques. Au lieu des tempêtes habituelles, plusieurs d'entre eux, dont Conrad Colman, profitent d’un anticyclone qui rend la navigation inhabituelle pour cette période. "C’est étrange de prévoir pour le Cap Horn sans avoir plus de 30-35 nœuds dans les fichiers météo. La dernière fois que j'étais ici, c'était catastrophique, avec des rafales à 60 nœuds ! C’est presque des vacances ici !" Cependant, même dans ce calme relatif, les conditions restent rudes avec des approches délicates près de la Zone d’Exclusion Antarctique.

Sur la voie de l'Atlantique Sud

Thomas Ruyant (VULNERABLE) fait face à des conditions opposées en remontant l’Atlantique Sud. "La nuit dernière a été difficile avec des orages et du vent sur une mer assez encombrée. C’était un peu flippant avec des éclairs tout autour du bateau. Mais j’ai eu la chance d’observer des dauphins et des oiseaux, c’est captivant après tant de solitude !" Il sait que cette remontée sera une vraie épreuve où chaque décision peut faire la différence.

Une compétition au cœur des océans

Plus en avant, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) et Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) se livrent une bataille acharnée pour la première place. Sebastien Simon, quant à lui, navigue dans des conditions presque idéales, mais devra bientôt faire face à des défis imprévus. Le chemin vers le Nord sera déterminant pour tous. Cette année, les aventures des marins sont loin d’être finies : des stratégies astucieuses aux défis inédits, tout reste à découvrir sur cette route des vents et de bravoure !