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La hausse controversée de la taxe sur les billets d'avion : un nouveau coup dur pour le secteur aérien ?

2025-01-07

Auteur: Marie

Amélie de Montchalin, la nouvelle ministre des Comptes publics, a récemment confirmé l'augmentation de la taxe sur les billets d'avion, malgré une forte opposition de la part des compagnies aériennes. Cette mesure, soutenue par des objectifs fiscaux et écologiques, suscite de vives critiques en raison de ses potentielles répercussions économiques et sociales.

Une taxe sur les billets d'avion : un levier fiscal débattu

Cette augmentation, qui refait surface après une période d'incertitude suite à l'effondrement du gouvernement Barnier, pourrait avoir un impact significatif sur l'industrie aérienne. Lors d'une interview accordée au Parisien, Amélie de Montchalin a déclaré : « J’y suis favorable. C’est une mesure de justice fiscale et écologique », soulignant la responsabilité des plus aisés qui représentent 20% des consommateurs en matière de voyages aériens.

La réforme de la Taxe Spéciale sur les Billets d'Avion (TSBA), initialement prévue dans le budget 2025, pourrait voir ses recettes grimper de 460 millions d'euros à un milliard. Les passagers pourraient faire face à des augmentations importantes : pour les vols domestiques et européens, la taxe passerait de 2,63 à 9,50 euros en classe économique, et de 20,27 à 30 euros en classe affaires. Quant aux vols long-courriers, la taxe pourrait atteindre 40 euros en classe économique et 120 euros en classe affaires, contre 7,51 et 63,07 euros actuellement.

Des compagnies aériennes en colère

Cette annonce a suscité une vive indignation au sein des compagnies aériennes. Ryanair, le leader européen, a menacé de réduire de moitié sa présence en France, arguant que « Ce type de mesure risque de rendre le transport aérien inaccessible à une grande partie de la population et de pénaliser l’attractivité du pays ». D'autres acteurs du secteur, tels que la Fédération nationale de l'aérien (Fnam), mettent également en garde contre la perte de compétitivité par rapport à d'autres hubs européens.

Les compagnies aériennes dénoncent une double peine : d'une part, les coûts supplémentaires pourraient freiner la demande, et d'autre part, ils réduiraient la capacité du secteur à investir dans la nécessaire transition écologique. Un professionnel du secteur a déclaré : « L’aérien a besoin d’investissements pour sa décarbonation, pas de nouvelles taxes qui asphyxient le marché ».

Un projet qui suscite des voix divergentes

Malgré cette levée de boucliers, le gouvernement semble résolu à mener cette réforme à terme. La ministre défend le caractère écologique et redistributif de la TSBA, mentionnant que les fonds collectés pourraient financer des projets de solidarité, notamment en Afrique. Un partie de l’opinion publique soutient cette démarche, considérant qu'il est crucial que le secteur aérien contribue plus substantiellement aux efforts de lutte contre le changement climatique.

La mise en œuvre de la TSBA représente un équilibre délicat à trouver entre fiscalité, préservation de l’environnement et compétitivité économique. Si le gouvernement souhaite mener à bien cette réforme, il sera essentiel de naviguer à travers les attentes des citoyens tout en tenant compte des réalités d’un secteur en évolution rapide.

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