Revalorisation des retraites : une perte inquiétante de 209€ selon Xavier Bertrand
2024-11-15
Auteur: Philippe
Le débat autour de la revalorisation des retraites prend de l'ampleur. Annoncée par Laurent Wauquiez, leader des Républicains, cette mesure a provoqué de vives critiques. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, met en garde contre les conséquences d'une réforme qu'il qualifie de "tour de passe-passe". Selon lui, 9 millions de retraités pourraient se retrouver perdants dans cette situation.
Une revalorisation en deux phases
Lors d'un passage sur TF1, Laurent Wauquiez a détaillé la mesure phare du gouvernement : une revalorisation des retraites en deux temps. À partir du 1er janvier 2024, toutes les pensions seront rehaussées de 0,9 %, soit la moitié de l'inflation prévue pour l'année prochaine. Une seconde revalorisation devrait intervenir le 1er juillet 2024, mais uniquement pour les retraites modestes, celles inférieures au Smic net (1 426,30 euros).
Cette approche est justifiée par des impératifs budgétaires ; en décalant l'indexation complète des pensions, l'État prévoit d'économiser environ 4 milliards d'euros sur l'année.
Des pertes financières concrètes pour les retraités
Pour les retraités aux revenus modestes, un système de compensation sera mis en place pour récupérer les montants non perçus durant les six premiers mois. Cependant, les pensions intermédiaires et élevées subiront des pertes annuelles considérables. Par exemple, une retraite de 1 200 euros verrait une diminution d'environ 130 euros par an, tandis qu'une pension de 1 900 euros, plafond brut des retraites de la Sécurité sociale, enregistrerait un manque à gagner d'environ 209 euros.
Bien que ces chiffres peuvent sembler modestes mensuellement, ils s'accumulent sur plusieurs années, entraînant une perte durable du pouvoir d'achat. Xavier Bertrand alerte : "Les retraités concernés ne perdront pas seulement cette année, mais continueront à en pâtir jusqu'à la fin de leur vie."
Un "cadeau pour Bercy" selon Bertrand
Interrogé sur RTL, Xavier Bertrand n'a pas mâché ses mots, qualifiant cette mesure de "cadeau pour Bercy". Selon lui, l'objectif réel est de réduire le déficit public aux dépens des retraités. "C'est un tour de passe-passe", déplore-t-il, critiquant un gouvernement qui camoufle des économies sous des promesses séduisantes. Il interpelle également Michel Barnier, le ministre responsable, en lui demandant de revenir à un système d'indexation des pensions basé sur le véritable taux d'inflation, estimé à 1,8 % pour 2024. "Soit Michel Barnier n'a pas compris l'impact de cette mesure, soit il est complice d'un gouvernement qui sacrifie les retraités pour renflouer les caisses publiques", ajoute-t-il.
Des retraités modestes légèrement favorisés
Malgré le sombre tableau, il y a une lueur d'espoir : les retraités modestes, représentant 44 % des pensionnés, bénéficieront d'un rattrapage en juillet 2024 pour compenser les pertes des six premiers mois. Pour les autres, toutefois, cette mesure suscite des inquiétudes croissantes. Les représentants syndicaux et associatifs dénoncent une politique à deux vitesses qui creuse les inégalités entre les différentes catégories de retraités.
Un choix budgétaire au détriment du pouvoir d'achat
L'étalement de l'indexation des pensions ne répond pas qu'à des enjeux financiers. Il remet en question la place des retraités dans les priorités politiques actuelles. Alors que l'inflation continue d'éroder les budgets des ménages, les décisions budgétaires du gouvernement risquent d'attiser le mécontentement.
Dans ce climat délicat, la proposition de Xavier Bertrand d'indexer intégralement les retraites sur l'inflation pourrait trouver un écho significatif parmi les retraités préoccupés, mais elle reste jusqu'à présent ignorée par le gouvernement.