REPORTAGE. "Qu'il renvoie ces gens d'où ils viennent" : au Texas, l'investiture de Donald Trump attendue avec impatience par les anti-migrants
2025-01-13
Auteur: Jean
La cérémonie d'investiture de Donald Trump est imminente, prévue pour le lundi 20 janvier. Le Républicain s'apprête à reprendre les rênes de la présidence pour un nouveau mandat de quatre ans, un événement très anticipé par ses fervents partisans. À Brownsville, une ville texane située à la frontière mexicaine, les attentes sont particulièrement élevées. Les habitants espèrent que Trump mettra rapidement en œuvre ses promesses de renvoyer les migrants sans papiers et de finaliser la construction du mur à leur frontière.
Dans cette ville, une majorité écrasante de 94 % de la population est d'origine latino-américaine. Alexis Uscanga, membre engagé du Parti républicain, montre la frontière depuis sa voiture : "Là-bas, près du terrain de golf, on voit bien le mur, mais il est si facile de le franchir. Il y a de multiples points de passage disponibles."
"Trump n'a aucune tolérance pour les crimes"
Le mur en question est constitué de barrières rouillées de plus de cinq mètres, entourées de barbelés, avec des patrouilles circulant en pick-up. Malgré ces dispositifs, le jeune homme a constaté l'année dernière un afflux massif de migrants, qu'il qualifie d'"influx" ; 15 000 personnes, principalement des Vénézuéliens, ont traversé la frontière en l'espace d'une semaine. Alexis, dont le père a légalement franchi la frontière, exprime son ras-le-bol face à cette immigration : "Nous ne voulons plus faire face aux conséquences de cette situation."
Il se plaint : "Chaque jour, les prix de l’essence et ceux des produits alimentaires explosent, et nous, nous n'avons pas accès aux mêmes aides que ces migrants. Ça doit changer !" Selena, elle aussi d'origine mexicaine et électrice de Trump, partage cette indignation. Elle se réjouit de l'imminente prise de fonction de Trump : "Il est crucial qu'il renvoie ces personnes d'où elles viennent, sauf si elles souhaitent véritablement s'intégrer et participer au véritable rêve américain. Nous ne voulons pas vivre les problèmes que rencontrent d'autres pays, comme le Venezuela ou la Colombie, où la criminalité est devenue endémique. Trump est notre espoir, il n’a aucune tolérance pour le crime, quel qu’il soit."
Par ailleurs, en novembre dernier, la commissaire aux terres du Texas a proposé à Donald Trump une vaste superficie de cinq kilomètres carrés dans un comté voisin pour construire des infrastructures destinées à renvoyer les migrants illégaux de l'autre côté de la frontière. Cette décision a suscité de nombreuses discussions et tensions au sein de divers groupes communautaires, exacerbant les divisions sur cette question épineuse.
Les vestiges des abus sous contrôle des frontières de l'immigration demeurent un sujet de préoccupation dans le pays, et les prochaines actions de Trump sont scrutées de près par ses partisans comme par ses détracteurs. Que réserve l'avenir pour la politique migratoire aux États-Unis, et quelle sera la réponse des migrants face à cette nouvelle ère politique ? L'ambiance est à la fois d'espoir et de défi dans cette région tumultueuse.