
"Qui veut être mon associé ?": Plus de la moitié des deals en plateau ne se concrétisent jamais
2025-03-20
Auteur: Julie
Alors que la saison 5 de l'émission "Qui veut être mon associé ?" vient de se terminer sur M6, une enquête menée par BFM Business met en lumière la réalité des financements accordés aux start-ups qui se présentent devant les investisseurs. Selon leurs analyses, plus de la moitié des start-ups de la saison 4 ayant reçu une offre ne sont jamais parvenues à signer un contrat avec l'un des investisseurs présents.
L'émission, qui se veut un tremplin pour les entrepreneurs, leur offre la possibilité de soumettre leur projet à des investisseurs notables comme Tony Parker, Marc Simoncini et d'autres figures de l'entrepreneuriat. Pourtant, les faits révèlent un contraste saisissant entre l'enthousiasme sur le plateau et la réalité d'après-spectacle : d'après BFM Business, seulement un tiers des start-ups dont l'investissement a été promis ont réellement bénéficié d'un accompagnement financier.
La saison 4 a accueilli environ 60 start-ups choisies par la société de production Satisfy, dirigée par l'animateur Arthur. Le jury semblait prometteur avec une somme totale de près de 8 millions d'euros annoncée en promesses d'investissement. Cependant, un an plus tard, beaucoup de ces promesses sont restées lettre morte.
L'ancien basketteur Tony Parker, qui avait pris des engagements avec plusieurs entreprises, n'a pas concrétisé de collaborations avec une majorité d'entre elles, laissant certains entrepreneurs dans le désarroi. Leur frustration se traduit par des remarques telles que : "Pour lui, cette émission sert surtout à soigner son image."
D'autres membres du jury, comme Marc Simoncini et Éric Larchevêque, affichent des taux de conversion légèrement plus élevés, Simoncini et Kelly Massol ayant concrétisé environ 50% de leurs promesses, tandis qu'Éric Larchevêque se vante d'un impressionnant 70%. Mais cet écart de succès soulève des questions sur la sincérité et le sérieux des engagements pris sur le plateau.
Les témoignages d'anciens participants vont dans le même sens : la majorité des candidats n'est pas préparée à la réalité du processus de levée de fonds, bien souvent confondue avec une promesse d'engagement immédiate. "Je pensais que si le jury disait 'oui', l'investissement suivrait dans 90% des cas", avoue un participant.
Le processus de "due diligence" qui suit le tournage peut s'étendre sur plusieurs mois, et la motivation des investisseurs joue un rôle crucial dans la rapidité des discussions. Parfois, un investisseur peut décrocher le téléphone et avancer rapidement ; d'autres fois, le processus peut patiner jusqu'à ce que la start-up perde de l'espoir et de l'intérêt.
Un autre aspect crucial évoqué par les experts est le risque de faire naître de faux espoirs. L'émission peut devenir une vitrine incroyable pour les entrepreneurs, leur apportant une visibilité sans précédent, avec des taux d'audience de 11% lors des diffusions. Les start-ups bénéficient de l'impact médiatique, transformant parfois leur situation financière grâce à l'augmentation des ventes qui suit leur apparition. Par exemple, Yacon & Co, une entreprise spécialisée dans un substitut au sucre, a multiplié son chiffre d'affaires par cinq grâce à son passage dans l'émission.
En définitive, malgré les espoirs alimentés sur le plateau, beaucoup de start-ups se retrouvent déçues. Mais elles gardent à l'esprit que la visibilité acquise peut parfois compenser les manques de financement. Pour certains, être validé par des figures emblématiques comme Tony Parker ou Marc Simoncini renforce leur crédibilité, tant auprès des banques que des clients.