L'influenceur algérien Doualemn, de son vrai nom Boualem Naman, a été interpellé jeudi 20 mars à Montpellier, en vue de son expulsion vers l'Algérie, selon des sources policières. Agé de 59 ans, Doualemn avait déjà été expulsé en janvier dernier, ce qui avait tendu les relations entre Paris et Alger. La police des frontières l'a arrêté aux alentours de 6h30 lors d'une opération qui a suscité des interrogations sur la méthode employée.

Une source proche du dossier a affirmé que Doualemn avait été notifié d'un nouvel arrêté d'expulsion suite à une demande de la préfecture, corroborée par un avis favorable de la Commission d'expulsion (Comex). Il a été placé en centre de rétention dans l'attente de son éloignement du territoire français. Il est important de noter qu'un nouvel arrêté d'expulsion semble imminent.

Son avocat, Me Jean-Baptiste Mousset, a exprimé sa consternation face à cette situation. « C’est un déploiement de force assez inédit, avec dix policiers, dont certains étaient cagoulés, pour arrêter quelqu'un qui n'a pas commis d'infraction pénale. Cela soulève des questions sur les motivations des autorités », a-t-il déclaré au lendemain de l'interpellation. Doualemn pourrait être maintenu en rétention pour une expulsion fortuite, ce qui risquerait de compromettre ses possibilités d'exercer un recours juridique.

Les événements prennent un tournant après qu'il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour incitation à la violence dans une vidéo où il appelait à une « sévère correction » pour un opposant en Algérie. Cette condamnation avait déjà entraîné la suppression de son titre de séjour et son expulsion vers l'Algérie, mais les autorités algériennes l'avaient immédiatement renvoyé en France, exacerbant une crise diplomatique majeure.

Ce mois de mars a également vu la Comex de l'Hérault donner un avis favorable aux autorités pour procéder à l'expulsion de Doualemn. Cette situation compliquée est aggravée par le contexte de tensions historiques entre la France et l'Algérie, remises au goût du jour par des questions d'immigration, de droits de l'homme et des affaires de plus en plus médiatisées concernant des figures publiques qui se retrouvent au cœur de cette crise diplomatique.

Les relations entre ces deux pays, marquées par des rancunes du passé, ont connu des hauts et des bas, mais la situation actuelle est sans précédent depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. Les observateurs s'inquiètent des répercussions de ces événements sur les relations bilatérales, alors que les deux pays continuent de naviguer à travers ce climat de méfiance. Que va-t-il se passer ensuite pour Doualemn ? La réponse pourrait bien influencer le cours des relations entre Paris et Alger.