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"Qui veut être mon associé?": Plus de la moitié des accords conclus en plateau ne se réalisent pas

2025-03-20

Auteur: Chloé

La saison 5 de l'émission "Qui veut être mon associé?", diffusée sur M6, vient de se conclure, et une enquête menée par BFM Business met en lumière des résultats surprenants concernant les financements des start-up présentées. Plus de la moitié des entreprises qui ont reçu une promesse d'investissement au cours de la saison 4 n'ont pas signé de contrat final avec les investisseurs.

Le concept de l'émission est de permettre à des entrepreneurs de présenter leurs projets pour obtenir des conseils et des financements d'investisseurs prestigieux. Cependant, malgré des promesses d'investissement considérables, le taux de réussite laisse sérieusement à désirer. BFM Business a analysé la situation de 26 des 35 start-ups ayant obtenu une offre l'année précédente, et a constaté qu'environ un tiers d’une d’entre elles seulement ont finalement bénéficié d’un soutien financier.

Pour illustrer la situation, une soixantaine de start-up ont été sélectionnées par Satisfy, la société de production dirigée par Arthur, pour se présenter devant un jury d'experts, comprenant notamment des figures comme l'ancien basketteur Tony Parker et le créateur de Meetic Marc Simoncini.

Le jury avait promis près de 8 millions d'euros d'investissements, mais le résultat est bien moins conséquent, comme l'atteste le bilan contrasté de Tony Parker. D’après plusieurs témoignages, bon nombre de start-ups ayant engageé un dialogue avec lui n’ont finalement reçu aucune réponse, laissant des entrepreneurs déçus et perplexes. "Pour lui, cette émission sert davantage à soigner son image qu'à engager des partenariats réels," affirme un participant.

D'autres membres du jury affichent des bilans plus favorables. Marc Simoncini et Kelly Massol, par exemple, affichent un taux de conversion d'au moins 50%. Eric Larchevêque a même enregistré un taux impressionnant de 70% de promesses tenues, se rejoignant de ses engagements.

Cependant, plusieurs entrepreneurs révèlent que la réalité de l'après-plateau est souvent bien différente de l'enthousiasme suscité lors de l'émission. Les négociations post-programme, souvent semées d'embûches, peuvent traîner en longueur, parfois jusqu'à ce que les start-up perdent espoir ou ne nécessitent plus de fonds, créant une frustration palpable. Une jeune cheffe d'entreprise a partagé que beaucoup pensent que lorsque le jury dit "oui", cela équivaut à un financement certain, alors que c’est loin d’être le cas.

La phase de "due diligence", qui consiste à examiner minutieusement les comptes des entreprises, peut prolonger le processus et entraîner des déceptions. Certains participants ont même émis l'hypothèse que certains investisseurs ne sont pas motivés pour finaliser ces accords. En fin de compte, la visibilité générée par l'émission est souvent un point positif, compensant parfois l'absence de financements réels. De nombreuses start-up rapportent des augmentations significatives de leur chiffre d'affaires suite à leur passage à l'antenne, bénéficiant d'une exposition à une large audience.

Des entreprises comme Yacon & Co, qui propose une alternative au sucre, ont multiplié leurs ventes par cinq après leur participation. La fondatrice a témoigné que l'émission a permis de transformer leur visibilité, apportant ainsi une légitimité auprès des banques et des clients.

Ainsi, bien que le parcours vers le financement puisse être semé d'embûches, avoir son projet exposé à la télévision semble également constituer une porte d’entrée vers de nouvelles opportunités, tant sur le plan commercial que sur le plan de la crédibilité.