Monde

Les débuts diplomatiques laborieux de Donald Trump : un véritable fiasco ?

2025-03-27

Auteur: Emma

Le vice-président des États-Unis, J. D. Vance, a récemment déclaré qu'un « nouveau shérif » était arrivé pour prendre en main les affaires mondiales, en la personne de Donald Trump, lors de son discours à la Conférence de Munich sur la sécurité, le 14 février. Cependant, deux mois après le retour de Trump à la Maison Blanche, cette ambition se heurte à la réalité d'une administration marquée par un amateurisme flagrant dans les relations internationales et un manque de résultats sur des dossiers jugés cruciaux.

Les responsables choisis par Trump pour la sécurité et la défense se sont distingués par leurs actions légères. Ils ont partagé des informations confidentielles à travers une messagerie excessivement peu sécurisée. Ce qui a empiré la situation, c'est que le rédacteur en chef du magazine The Atlantic a été ajouté par inadvertance à ce groupe, exposant encore davantage les incohérences de l'administration autour de la planification des interventions militaires.

Pour couronner le tout, la gestion de crises, particulièrement en ce qui concerne le bombardement des miliciens houthistes au Yémen, a été déplorable. Plutôt que de prendre le poids de ses responsabilités, l'administration a minimisé l'incident, véhiculant une image désastreuse d'irresponsabilité. Le recours habituel de Trump à la dénégation et à l'accusation des médias a montré ses limites face à cette situation délicate.

Cet amateurisme était également perceptible dans les réponses de l'émissaire spécial du président pour les conflits à Gaza et en Ukraine, Steve Witkoff. Lors d'un entretien diffusé le 21 mars avec le polémiste conservateur Tucker Carlson, Witkoff s'est étalé sur des points stratégiques qui devraient, en temps normal, rester confidentiels. Sa carrière dans l'immobilier et son admiration pour Trump ne sont pas des qualifications suffisantes pour naviguer avec succès dans le monde complexe de la diplomatie.

Les résultats parlent d'eux-mêmes. Malgré les affirmations de Trump sur une stratégie de « paix par la force », les situations à Gaza et en Ukraine continuent de se détériorer. Après avoir revendiqué la paternité d'un cessez-le-feu, Trump a été confronté à une offensive israélienne à Gaza, qui semblait ignorer les efforts initiaux de l'administration. La Maison Blanche, muette face aux lubies du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, donne l'impression d'avoir perdu le contrôle.

Les promesses de Trump de terminer rapidement la guerre en Ukraine ont également fait long feu. Les négociations avec la Russie, menées sans préparation adéquate, n'ont encore donné que des résultats mitigés. L'accord hâtivement annoncé sur un cessez-le-feu en mer Noire le 25 mars témoigne d'une volonté désespérée de la Maison Blanche d'obtenir des résultats, quel qu'en soit le coût. Pendant ce temps, le président russe, Vladimir Poutine, semble jouer avec les délais, renforçant ainsi sa position de force.

En parallèle, l'administration actuelle semble s'efforcer de miner ses relations avec ses alliés historiques. La façon dont ces pays sont traités crée des signaux négatifs qui entachent déjà l'image que Trump espérait projeter sur la scène mondiale.