Technologie

Piégé par Waze : ce dealer utilisait l’appli pour livrer ses clients à la barbe de la police

2024-09-17

Repéré sur un parking public à Aylesbury, Eleftherios Kentoglou, un dealer de 27 ans, n'imaginait probablement pas que son smartphone serait son pire ennemi. Les forces de l'ordre, suspectant des activités illégales, ont décidé de fouiller son véhicule. Leur enquête a rapidement porté ses fruits : dix sachets de drogue disséminés dans la portière du conducteur.

Mais le véritable choc est survenu lors de l'examen de son téléphone. L'application Waze, qui était ouverte, affichait un historique d'adresses récentes, toutes connues des autorités comme étant des points de vente de drogue. Ces informations ont laissé penser que Kentoglou avait inadvertamment tracé un itinéraire parfait pour les policiers, à l’image du Petit Poucet laissant des miettes derrière lui.

L’avocate de la défense, Iwona Boesche, a plaidé que son client, fraîchement installé au Royaume-Uni pour travailler, avait été manipulé par un réseau criminel qui l’avait contraint à vendre de la drogue. Elle a même soutenu que l’utilisation de Waze n’était pas la sienne, mais celle de ses « patrons » qui géraient chaque destination. Cela a été décrit comme un service de livraison à l'image d'Uber Eats, mais pour des transactions illicites. Malgré ces explications contradictoires, la justice a tranché : Kentoglou a écopé de 25 mois de prison et est confronté à la menace d'expulsion à sa sortie.

Cette affaire met en lumière les inquiétudes croissantes des autorités sur l'utilisation détournée de Waze. En effet, dans de nombreux pays, la police a alerté sur les risques que représentent les applications de navigation pour des criminels cherchant à échapper aux contrôles. En France, la situation a pris un tournant radical en 2021 avec l’interdiction pour les applications comme Coyote et TomTom d'indiquer les emplacements des contrôles routiers.

Le cas d’Eleftherios Kentoglou nous montre que la technologie, bien qu’utile, peut parfois se retourner contre nous, surtout lorsqu’elle est exploitée de manière inappropriée. Cette affaire soulève des questions cruciales sur l'impact des applications sur le crime et la sécurité. Comment les forces de l'ordre peuvent-elles s'adapter aux nouvelles méthodes utilisées par les criminels? C'est un débat qui fait rage et qui mérite d’être suivi de près.