Le 13 mars 2018, Solveig Halloin, une comédienne courageuse, a décidé de briser le silence en déposant une plainte contre l'acteur Philippe Caubère. Elle l'accuse de l'avoir violée huit ans auparavant, en mars 2010 à Béziers, alors qu'elle avait 35 ans. Un mois plus tard, le 18 avril 2018, elle se confie dans une vidéo publiée par le Huffington Post, soulignant son désir « de protéger toutes les autres femmes et filles ». Philippe Caubère a reconnu avoir eu des relations sexuelles avec Halloin, mais nie catégoriquement les accusations de viol.

Cette affaire se déroule dans un contexte social tendu, à la suite du mouvement #MeToo, qui a encouragé de nombreuses victimes à faire entendre leur voix. Solveig Halloin se distingue comme l'une des rares femmes en France à témoigner à visage découvert de son expérience douloureuse. Cependant, le 17 février 2019, le parquet de Créteil a décidé de classer l’affaire sans suite, laissant Halloin face à un sentiment d'injustice.

Dans une interview avec Libération, Solveig Halloin parle de son parcours en tant que dramaturge, qui a été gravement affecté par cette expérience. Elle évoque la « paupérisation et la dépression » qui ont suivi cette affaire. « La persécution a continué », déclare-t-elle, faisant référence à la plainte en diffamation intentée par Caubère en représailles suite à ses accusations publiées sur les réseaux sociaux en avril 2018.

Cette affaire soulève des questions profondes sur la manière dont les institutions traitent les accusations de viol et sur la culture du silence qui entoure souvent ces crimes. Halloin aspire à « faire bouger les institutions pétries de culture du viol », dénonçant un système qui trop souvent protège les agresseurs. Son histoire, loin d'être isolée, constitue un appel à une prise de conscience collective et à une réforme nécessaire pour protéger les victimes. Les ramifications de cette affaire continuent de toucher de nombreuses femmes qui, comme Halloin, se battent pour que leur voix soit entendue et respectée.