N'oubliez pas de régler vos horloges pour le changement d'heure ! Dans la nuit du 29 au 30 mars, la France passera à l'heure d'été : à 2 heures du matin, il sera 3 heures. Ce passage d'heure, qui suscite de nombreux débats, pourrait cependant être mis de côté si l'on se réfère aux propositions de la Commission européenne de l'abandonner.

L'heure d'été a été instaurée pour la première fois en 1916, puis abandonnée en 1944, avant d'être réintroduite en 1975 en réponse à la crise pétrolière, dans le but de réduire la consommation énergétique. Bien que, dans un contexte de sobriété énergétique croissante, cette mesure puisse sembler bénéfique, peut-être serait-il temps de se pencher sur ses véritables impacts.

1. Un système complexe et peu cohérent

Dans les années 1980, le changement d'heure a été généralisé en Europe, puis harmonisé en 2002. En 2018, la Commission européenne a proposé la suppression de cette pratique, mais le Parlement européen a décidé de reporter cette décision à 2021. Divers événements tels que le Brexit et la pandémie de Covid-19 ont ensuite contribué à retarder le débat. L'harmonisation des horaires légaux entre les pays est complexe, chaque nation ayant ses propres enjeux et préférences.

En France, une consultation en ligne a révélé que 83,74 % des participants étaient favorables à la fin du changement d'heure, des résultats qui illustrent un fort désir de changement au sein de la population. Il est important de noter que les territoires d'outre-mer français ne participent pas à ce changement d'heure, sauf Saint-Pierre-et-Miquelon, qui s'aligne sur le Canada. Ces régions connaissent peu d'écarts d'ensoleillement au long de l'année.

Au niveau mondial, de nombreux pays, dont le Mexique, l'Argentine, la Tunisie et la Russie, ont décidé d'abandonner ce système de changement d'heure.

2. Des économies d'énergie contestées

Le changement d'heure est souvent justifié par l'idée d'économiser de l'énergie. Cependant, des études montrent que ces économies sont modestes. Par exemple, une étude de l'Ademe a révélé qu'en réalité, la consommation d'électricité est souvent plus importante le matin après le changement d'heure. En fait, les foyers peuvent finalement payer un peu plus le matin tout en économisant le soir, ce qui rend l'argument économique discutable.

3. Des effets sur la sécurité routière ambivalents

Des groupes comme l'Association citoyenne pour une heure équitable et durable (Ached) soulignent que le changement d'heure pourrait augmenter le nombre d'accidents de la route. Cependant, des études contradictoires notent que le changement pourrait aussi améliorer la sécurité routière grâce à une meilleure visibilité. En novembre, la sécurité routière rappelle que le nombre d'accidents impliquant des piétons augmente régulièrement, ce qui souligne l'importance de la sensibilisation avant le changement d'heure.

4. Impact sur la santé

Des études suggèrent que le changement d'heure pourrait affecter la santé en perturbant les rythmes biologiques. Une étude suédoise a démontré une augmentation du risque de crise cardiaque après le passage à l'heure d'été. Ce lien entre le changement d'heure et la santé reste cependant un sujet de débat parmi les experts.

En conclusion, la pratique du changement d'heure soulève de nombreuses questions. Bien qu'elle vise à économiser de l'énergie et à permettre de profiter de plus de lumière en soirée, ses effets controversés sur la consommation énergétique, la sécurité routière et la santé sont souvent minimisés. Il pourrait être temps de reconsidérer cette tradition, en tenant compte des avis de la population et des experts.