La cour administrative d'appel de Nancy a prononcé une décision choc en annulant les arrêtés du préfet des Ardennes qui autorisaient l'exploitation de 63 éoliennes sur le Mont des Quatre Faux. Ce projet ambitieux, souvent présenté comme le parc éolien terrestre le plus puissant de France, avait suscité de vives inquiétudes parmi les habitants et les associations environnementales, notamment en raison de son impact visuel majeur.

Une association, soutenue par plusieurs riverains, avait saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour contester un arrêté préfectoral datant du 26 juin 2017. Ce dernier permettait la construction de l'ensemble des éoliennes. En complétant leur décision, la justice a également annulé un arrêté de régularisation pris le 3 octobre 2023, soulignant ainsi l'inadéquation du projet avec les préoccupations locales.

Les entités juridiques ont souligné que ce projet générerait une forte visibilité en raison du nombre conséquent d’éoliennes déjà autorisées dans un rayon de 10 km. En d'autres termes, le paysage serait profondément affecté sans espoir de réduction des impacts visuels, notamment à travers les reliefs et la végétation. Cette saturation visuelle aurait eu des conséquences néfastes pour la qualité de vie des habitants, engendrant un véritable effet d'encerclement.

Il est important de noter que le Conseil d'État pourrait être saisi de cette décision par les porteurs du projet dans un délai de deux mois. Ce parc, développé par EDF Renouvelables et Renner Énergies, avait pour objectif de produire 226 MW, une quantité d'énergie capable de satisfaire les besoins annuels d'environ 249 000 habitants. Avec la montée des préoccupations au sujet de l'énergie verte et de la transition écologique, ce retournement de situation pourrait redéfinir les priorités en matière de développement durable dans la région.

Les opposants, satisfaits de cette victoire judiciaire, soulignent l'importance de préserver le paysage naturel des Ardennes face à des projets de cette envergure. L'avenir des énergies renouvelables dans la région reste donc incertain, mais cette décision pourrait ouvrir la voie à de nouveaux débats sur l'équilibre entre développement énergétique et protection de l'environnement.